Décès d’un élève officier à Saint-Cyr : La piste accidentelle privilégiée

Au cours de la nuit du 29 au 30 octobre, sur le site des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan), le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, est mort noyé lors d’un exercice réalisé dans le cadre d’une « transmission des traditions avec les premières années, avec un programme validé par les autorités militaires », et qui consistait à traverser à la nage un étang large d’une cinquantaine de mètres.

Ce drame a donné lieu à l’ouverture d’un enquête de commandement ainsi qu’à une information judiciaire « pour homicide involontaire. » Certains ont avancé, trop vite, l’hypothèse d’un bahutage (bizutage) ayant mal tourné. Ce que le procureur de Vannes, Thierry Phelippeau, a contesté, le 31 octobre.

D’après les propos qu’il a tenus et qui ont été rapportés par Le Télégramme, la noyade du jeune élève officier a été causée par « un mouvement de panique ». Un premier groupe a eu des difficultés à s’extraire de l’étang quand celui du sous-lieutenant Hami est arrivé au bout des 50 mètres de traversée à la nage, en treillis et rangers. « Il y a eu un emboutellage et c’est à ce moment-là que l’accident se serait produit » a expliqué le procureur.

Les recherches ont, toujours selon le procureur, commencé immédiatement après la constatation de l’absence de l’élève officier. Et bien qu’une coupure de courant a été rapportée, cette dernière a eu lieu après le drame, l’étang dans lequel s’est déroulé l’exercice ayant toujours été éclairé au moment des faits.

Aussi, pour Thierry Phelippeau, la mort du sous-lieutenant Hami n’est pas la conséquence d’un bizutage. « Il n’y a pas, ici, d’intention d’humilier ou de soumettre les élèves à des actes dégradants. Mais il ne s’agissait pas non plus d’une activité organisée par l’école (ndlr, Ecole Spéciale Militaire) » a-t-il expliqué.

Mais, toujours selon lui, « les mesures de sécurité n’étaient pas à la hauteur du risque de l’exercice », lequel a été encadré par une dizaine d’élèves de deuxième année. D’où l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire afin de répondre aux « nombreuse interrogations sur les conditions de sécurité » de cette activité.

« La procédure sera transmise dans les prochains jours au parquet de Rennes, seul compétent en la matière » a encore précisé le procureur de Vannes.

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