Par manque d’effectifs, la marine australienne désarme 2 frégates

Si l’on considère ses moyens et les les équipements dont il est prévu de la doter dans les années qui viennent, l’on pourrait penser que la Royal Australian Navy n’a aucun problème.

Ses capacités devraient être en effet renforcées, du moins si les recommandations du dernier Livre blanc sur la défense publié en 2009 par Canberra sont respectées à la lettre, avec l’acquisition, d’ici 2030, de 20 corvettes, le passage de 6 à 12 sous-marins, et le renouvellement des 8 frégates de classe Anzac.

Seulement, ces ambitions risquent fort d’être mises à mal en raison d’un manque récurrent de personnels qualifiés. En 2009, un rapport avait déjà mis en garde contre cette situation, conséquence des coupes budgétaires, qui, réalisées au cours des 20 dernières années, ont « fragmenté, dilué et diminué les ressources » de la marine australienne.

Ainsi, d’après ce document, ce problème avait déjà atteint un « niveau d’urgence et un caractère critique. » Qui plus est, le manque de formation des marins australiens avait également été pointé du doigt étant donné que le rapport s’inquiétait déjà « des compétences des techniciens, alors insuffisamment préparés à « faire face aux défis des nouveaux bâtiments modernes, commes les destroyers, les bâtiments amphibies et les sous-marins. »

Trois ans plus tard après la publication de ce rapport, la situation n’a pas évolué, au point que la marine australienne a été contrainte de retirer temporairement du service les frégates HMAS Arunta et HMAS Stuart en raison d’un manque de marins qualifiés. En outre, cette situation a aussi des répercussions sur la disponibilité des autres bâtiments, certains d’entre eux ayant faits l’objet « d’arrêts non planifiés » pour des opérations de maintenance et de réparations imprévues.

Le chef d’état-major de la Royal Australian Navy, le vice-amiral Ray Grigg, a indiqué que le déficit en personnels qualifiés ne pourrait pas être comblé d’ici 2018, voire même 2020. En attendant, des mesures de fidélisation ont été prises, de même qu’il a été décidé une restructuration des unités de soutien.

L’une des causes principales avancées pour expliquer les difficultés de la marine australienne est la concurrence du secteur minier sur le marché de l’emploi. Actuellement en pleine expansion, il assèche le marché des techniciens qualifiés, attirés par des perspectives de salaires élevés.

Qui plus est, la démographie australienne est une autre explication des problèmes de recrutement de la marine en particulier et des forces armées australiennes en général. Et pour le moment, c’est un paramètre qui n’est pas prêt de changer.

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