Arnaques aux faux profils de gendarmes

Imaginez une femme célibataire qui s’est inscrite sur un site de rencontre. Au hasard de ses recherches, elle trouve le profil d’un officier de gendarmerie illustré par une photographie qui ne laisse a priori aucun doute sur la réalité de sa profession.

Un dialogue s’installe, le courant passe bien et puis, un jour, le militaire présumé avec lequel elle discute se retrouve affecté en Côte d’Ivoire… où il se fait voler ses papiers et son argent. Il demande alors à sa conquête de lui envoyer une somme relativement importante afin de le dépanner. Et puis, plus de nouvelles une fois que le mandat est parti.

Tel est le scénario d’une escroquerie actuellement en vogue et qui vient d’être signalée par le quotidien Ouest France. Le système est d’autant plus au point que les auteurs de cette arnaque prennent des photographies d’officiers de gendarmerie – cela été le cas avec celle d’un haut-gradé breton, a indiqué le journal – pour tromper la confiance de leurs victimes et endormir leur vigilance.

Aussi, il n’est pas impossible que ces escrocs en fassent de même avec des photographies de militaires, téléchargées via les réseaux sociaux. Là, il s’agit d’escroquerie contre laquelle la justice est impuissante (« Un procureur ne va pas envoyer une équipe en Côte d’Ivoire pour un préjudice de 1 000 euros » a expliqué une militante d’un association de victimes).

Mais il se peut aussi que le même procédé soit utilisé à des fins de renseignement, par exemple en tissant un lien de confiance avec une autre militaire qui croirait discuter avec un camarade via un réseau social.

Cela s’est d’ailleurs déjà vu par le passé, l’identité du chef d’état-major des armées ayant été usurpée, l’an passé, sur Facebook. L’amiral américain James Stavridis, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) « sortant », a également été victime de cette pratique. Des militaires de l’Otan, bernés par ce faux profil, ont même donné des informations qui n’étaient pas a priori sensible.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]