L’Iran prétend avoir des clichés de zones sensibles israéliennes

Le 6 octobre dernier, un drone, alors d’origine inconnue, était abattu par l’aviation israélienne au-dessus du désert du Neguev, là où est implanté le réacteur nucléaire de Dimona. Plus tard, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, la milice chiite libanaise alliée de Téhéran, revendiqua l’envoi de cet appareil en parlant « d’opération militaire majeure », ce qui ne fut pas du goût de tout le monde à Beyrouth, à commencer par les partis d’opposition.

Selon les explications données par le Hezbollah, le drone en question avait été fabriqué en Iran puis assemblé au Liban, d’où il décolla pour survoler les sites sensibles israéliens. « Un avion de reconnaissance sophistiqué a été envoyé à partir du territoire libanais (…) et a traversé des centaines de kilomètres au-dessus de la mer avant de franchir les lignes ennemies et d’entrer en Palestine occupée » avait affirmé Hassan Nasrallah.

Le drone impliqué dans cette affaire serait un exemplaire du Shahed-129, dont l’existence a été révélée par l’Iran en septembre dernier. La caractéristique de cet appareil est qu’il ressemble à l’Hermes 450 israélien, qui, conçu par Elbit System, a inspiré le Watchkeeper développé par Thales UK pour les besoins de l’armée britannique.

D’après Téhéran, le Shahed-129 serait un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), capable de rester en l’air pendant 24 heures et de tirer des missiles Sadid. Il serait en outre doté de capteurs et de caméras pouvant transmettre des images en temps réel.

A noter que cet appareil ne serait pas le plus moderne à être mis en oeuvre par les forces iraniennes et le Hezbollah. « La République islamique d’Iran dispose actuellement d’aéronefs sans pilote dont la technologie est bien plus avancée que celle du drone récemment envoyé par le Hezbollah », a ainsi affirmé, le 28 octobre, à l’agence iranienne Mehr, le général Ahmad Vahidi, le ministre de la Défense. Sans doute est-ce une allusion au RQ-170 Sentinel américain, tombé en Iran en décembre dernier, les responsables iraniens ayant fait part, en avril, de leur intention de le copier…

Quoi qu’il en soit, d’après le président de la commission parlementaire iranienne de la Défense, Esmail Kowasari, le drone envoyé par le Hezbollah aurait eu le temps d’envoyer des images de sites sensibles israéliens avant d’être abattu. C’est du moins ce qu’il a déclaré, ce 29 octobre, à la chaîne de télévision Al-Alam.

« Cet appareil a transmis des photos en direct et nous possédons désormais des clichés de zones classées confidentielles » a-t-il en effet affirmé. Ce qu’a démenti un officier du commandement Nord de l’armée israélienne en indiquant, qu’à sa connaissance, le drone abattu à 55 km à l’intérieur des terres, ne disposait pas « d’équipements capables de transmettre des photographies », tout en admettant, toutefois, qu’une enquête était toujours en cours.

Photo : le Shahed-129

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