Des gendarmes à pied, à cheval et bientôt sans voiture?

En juillet dernier, Zone Militaire avait fait état des difficultés de certaines unités de gendarmeries en matière de consommation de carburant, ces dernières ayant été contraintes de prendre des mesures afin de « rentabiliser chaque déplacement » et de « rationaliser les kilomètres parcourus. »

Manifestement, la situation ne s’est pas arrangée depuis si l’on en croit le général Jacques Mignaux, le directeur de la Gendarmerie nationale (DGGN), qui s’est exprimé le 17 octobre dernier devant la commission de la Défense et des Forces armée de l’Assemblée.

« Le carburant est, avec la diminution de 18 % qu’a connue le budget de fonctionnement sur les cinq dernières années, un motif d’inquiétude » a-t-il expliqué en répondant à une question d’un député. « Chaque gendarme étant un acteur économique gérant en ‘bon père de famille’, il n’y a pas de dépenses inutiles et les patrouilles sont moins longues, mais cette tendance ne doit pas pénaliser le cœur même du service » a-t-il ajouté, en précisant que, « jusqu’à présent, aucune interruption n’a été observée. »

Seulement, en dépit d’une gestion en « bon père de famille », le général Mignaux a indiqué au ministre de l’Intérieur que la gendarmerie a « déjà consommé » tous ses « crédits sur ce poste. » En clair, il sera compliqué aux gendarmes d’utiliser leurs véhicules d’ici la fin de l’année.

Le problème est que les crédits de fonctionnement courant (titre 3), qui plus est annoncés en légère diminution pour 2013 (-0,2%) avec un montant de 946,2 millions d’euros, s’avèrent insuffisants pour faire face à la hausse « du coût de la vie ». Comme les loyers, l’eau, l’électricité, le chauffage et surtout les carburants, dont, a expliqué le général Mignaux, « une augmentation de 10 centimes d’euro du prix (…) représente une dépense supplémentaire de 5 millions d’euros. » Et sont aussi affectés, a-t-il ajouté, les « postes liés à l’entretien de nos moyens, notamment de la réparation des véhicules ou de la gestion du parc immobilier. »

Si le général Mignaux s’est réjouit, avant de parler d’une « gendarmerie sinistrée », de la fin de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), ce qui lui permettra de maintenir ses effectifs, et même de les augmenter – le ministre de l’Intérieur a depuis annoncé le recrutement de 3.641 gendarmes en 2013 -, il peut en revanche être inquiet sur l’évolution de certains postes de dépenses, dont quelques uns sont drastiquement revus à la baisse, comme celui affecté à l’immobilier (il sera impossible de lancer de nouveaux chantiers, a-t-il affirmé) ou encore à l’acquisition d’équipements lourds et de « moyens mobiles ».

Pour ce dernier, les dotations en autorisations d’engagement vont baisser de 72% en 2013, passant de 172 à 48 millions d’euros. Ce qui permettra l’achat d’environ 2.000 véhicules pour 40 millions, « pour un besoin récurrent de renouvellement de 3 000 pour le parc des seules unités territoriales qui représente près de 25 000 véhicules sur une flotte de 30 000. »

Du coup, ce n’est pas encore l’année prochaine que seront remplacés les Véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), en service depuis les années 1970. Cette opération coûterait 97 millions d’euros pour 92 engins.

« Les véhicules blindés que nous utilisons sont à bout de souffle et nécessiteraient une rénovation complète. Nous sommes contraints à les « cannibaliser », Renault n’ayant plus de stock de pièces de rechange » avait indiqué à leur sujet, il y a deux ans, le DGGN.

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