Le Vigilant retrouve la base de l’Ile-Longue

Après plus de vingt mois de cale sèche au cours desquels il a subi d’importants travaux de modernisation, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Vigilant a quitté un des bassins de la base navale de Brest le 22 octobre, pour retrouver celle de l’Ile-Longue.

C’est à l’occasion de sa première Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparation (IPER) que le Vigilant, entré en service en 2004, a donc été porté au même niveau que le dernier SNLE de la Force océanique stratégique (Fost), à savoir Le Terrible, avec l’installation du système de combat, appelé SYCOBS (SYstème de COmbat commun Barracuda SNLE) ainsi que du système de navigation SGN.

Mais l’enjeu principal de cette IPER est d’intégrer à ce sous-marin la Composante embarquée du système d’armes de dissuasion (CESAD) propre au missile mer-sol-balistique-stratégique (MSBS) nucléaire M51, appelé à remplacer l’actuel M-45.

Et ce n’est pas une mince affaire, étant donné que ce nouveau missile présente des dimensions et une masse nettement plus importantes que son prédecesseur (56 tonnes contre 35 par exemple).

D’où la difficulté de ce chantier qui a pour maître d’oeuvre le constructeur naval DCNS et qui est placé sous la maîtrise d’ouvrage conjointe de la Direction générale de l’armement (DGA) et de la Direction du Service de soutien de la flotte (DSSF).

Au total, cette modernisation du Vigilant, qui doit durer 30 mois, aura demandé 4 millions d’heures de travail réalisées par 1.100 employés et mobilisé pas moins de 45 sous-traitants.

Pour le moment, le SNLE n’est pas encore prêt à reprendre son cycle de patrouille, étant donné qu’il reste encore à réinstaller le coeur de la chaufferie nucléaire qui avait été retirée avant sa mise en cale sèche. Une fois cette phase terminée, le sous-marin aura encore à mener des essais en mer avant d’être déclaré bon pour le service, ce qui devrait être fait en juin 2013.

Après Le Vigilant, ce sera ensuite au tour du Triomphant (IPER commandée en 2012), puis du Téméraire (2015) de subir le même sort. Le coût de la modification de ces trois SNLE est d’environ 2,5 milliards d’euros.

En 2006, la DGA avait évalué à 24 milliards d’euros sur 30 ans le coût de la modernisation de la Fost. Cette somme comprend la rénovation des trois SNLE de la classe Triomphant, la livraison du Terrible, le développement et la fabrication du M-51 (plus de 120 millions d’euros l’unité) ainsi que les travaux nécessaires à la base de l’Ile-Longue pour stocker ces missiles (700 millions).

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