La France reprend sa coopération militaire avec le Mali

Nul ne peut dire encore qui sera à la Maison Blanche en janvier prochain. Mais l’élection présidentielle américaine, qui voit s’affronter Barack Obama, le sortant, et Mitt Romney, le candidat du Parti républicain, ne manquera pas d’avoir une incidence sur le dossier du Nord-Mali, actuellement contrôlé par des groupes jihadistes, contre lesquels une opération militaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est en cours de préparation, dans le cadre de la résolution 2071 des Nations unies et avec le soutien de la France, voire de plusieurs autres pays de l’Union européenne.

Si, lors du dernier débat ayant opposé les deux candidats, la réplique de Barack Obama sur les baïonnettes et les chevaux en réponse à une critique faite par son rival au sujet de la taille de l’US Navy a fait les délices des réseaux sociaux (on se demande bien pourquoi d’ailleurs), en revanche, l’allusion faite à plusieurs reprises par Mitt Romney concernant la situation au Nord-Mali est passée quasiment inaperçue, alors que son adversaire n’en a pas parlé.

Plus généralement, et en matière de lutte contre le terrorisme, le candidat républicain a plaidé pour « une stratégie complète et solide pour aider le monde musulman et d’autres parties du monde à rejeter l’extrémisme radical violent », en estimant que « ce n’est pas seulement en tuant qu’on se sortira de cette pagaille. »

Quelques heures avant le débat, et c’est ce qui peut expliquer l’intérêt de Mitt Romney pour le Mali, une dépêche de l’Associated Press reprise par les médias américains et citant un responsable français du ministère de la Défense, a indiqué que Paris avait l’intention « de déplacer deux drones de surveillance d’Afghanistan vers l’Afrique de l’Ouest d’ici la fin de l’année ».

Seulement, l’armée française a retiré ses drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) du théâtre afghan depuis longtemps déjà puisque les Harfang sont revenus en France en mars dernier. Par conséquent, cette information de l’Associated Press est à prendre avec précaution.

En attendant, ce qui est acquis, c’est que la France a repris sa coopération militaire avec le Mali, après l’avoir suspendue lors du putsch mené en mars dernier par le capitaine Sanogo afin de renverser Amadou Toumani Touré, le président alors en exercice.

« En ce qui concerne la question militaire, le gouvernement français a marqué sa disponibilité à coopérer avec le Mali dans ce domaine » a en effet affirmé, le 21 octobre,  Jean-Félix Paganon, l’envoyé spécial de la France au Sahel. « J’étais effectivement chargé d’en informer nos interlocuteurs maliens, de leur dire que nous étions à leur disposition » a-t-il ajouté.

« En fonction de ce qui est nécessaire, la décision de principe est prise pour répondre aux besoins de l’armée malienne », a encore expliqué le diplomate français, ce qui passe également par l’envoi d’instructeurs militaires pour former l’armée malienne. Cette décision était attendue, dans la mesure où le gouvernement français entend apporter un soutien logistique à l’intervention militaire visant à chasser les groupes jihadistes du Nord-Mali.

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