Les priorités de la DGA en matière de recherche et développement

Lors de son audition devant la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale, le 10 octobre dernier, le Délégué général pour l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, a évoqué la recherche et le développement (R&D) en matière d’armement.

Chaque année, le ministère de la Défense consacre près de 750 millions d’euros pour financer les activités de recherche, dont 50 millions vont au dispositif RAPID (régime d’appui à l’innovation duale) et au soutien des pôles de compétitivité.

Ces investissements en matière de R&D sont les plus importants en Europe, avec ceux consentis par le ministère britannique de la Défense (MoD). Mais d’une manière générale, les dépenses de recherche des pays européens restent très inférieures à celles du Pentagone, plus précisément aux sommes allouées à la Defense advanced research project agency (DARPA).

Et ce n’est pas près de changer car si le budget des forces armées américaines va diminuer au cours des 10 prochaines années, ce ne sera pas le cas pour celui dont bénéficie l’agence de recherche du Pentagone. D’où le risque d’un aggravation du décrochage technologique du Vieux Continent par rapport aux Etats-Unis.

Pour le moment, la Direction générale de l’armement se prépare, vers 2015, à lancer des études amont liées à la dissuasion. Ce qui aura, selon Laurent Collet-Billon, un « effet d’éviction » sur le reste, alors que dans le même temps, il faudra financer d’autres opérations, « très lourdes et donc très coûteuses », concernant notamment la recherche sur les missiles et la poursuite de l’évolution du Rafale.

« En termes de maturité technologique, 15 % des études amont correspondent au plus bas niveau – c’est peu –, environ 50 % à l’adaptation des technologies aux besoins militaires et le reste aux démonstrateurs » a précisé Laurent Collet-Billon.

Or, ayant un oeil sur les projets de la Darpa, le DGA a souligné la nécessité de développer des « technologies de rupture », notamment liées à la robotique. « Elles profiteront tout d’abord, dans l’aérien, aux drones de combat » a-t-il précisé, mais aussi à la robotique terrestre.

Une autre priorité concerne les nanotechnologies, qui, selon Laurent Collet-Billon, « permettront peut-être de trouver des matériaux de substitution pour la protection du combattant ou des blindés ou le stockage de l’énergie. » Et de préciser que la DGA travaille « en partenariat avec le CEA qui intervient massivement sur ces technologies. »

Enfin, insistant sur le fait que la Darpa, qui « s’occupe des technologies de très bas niveau de maturité » concernant la « furtivité, la robotique et les missiles hypersoniques » bénéficiera de moyens relativement importants, Laurent Collet-Billon a avancé l’idée d’utiliser éventuellement les fonds structurels européens « à des fins de défense. » « Ce serait une évolution majeure » a-t-il dit, surtout « si nous voulons rester un acteur important de la défense. »

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