Malgré les contraintes budgétaires, le programme de frégates multimissions ira jusqu’au bout

Si l’armée de Terre et, dans une moindre mesure, l’armée de l’Air, attendent non sans anxiété les recommandations de la commission du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale (LBDSN) dirigée par le diplomate Jean-Marie Guéhenno, la Marine nationale peut être confiante.

En effet, à l’occasion de la mise à flot, sur le site de DCNS à Lorient, de la Normandie, la deuxième des 11 frégates multimissions (FREMM) devant être livré à la Royale d’ici 2022, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, accompagné pour l’occasion par Pierre Moscovici, son collègue en charge de l’Economie, a estimé que « l’enjeu maritime est celui qui sera au cœur des années à venir. »

« Après un 20ème siècle de conflits continentaux, les nouveaux conflits et menaces viendront de la mer. La souveraineté passe par la mer. Il est impératif de prendre en compte cette donne. Et c’est ce que j’attends du Livre Blanc » a encore poursuivi M. Le Drian, en soulignant qu’il « importe qu’un pays comme le nôtre, qui est une grande puissance maritime, confirme sa présence et sa puissance dans ce secteur. »

Aussi, le ministre de la Défense a « affirmé la continuité du programme FREMM dans sa durée. » Au terme du programme, la Marine aura ainsi onze frégates performantes permettant d’assurer une partie significative de ses missions », a-t-il assuré.

Initialement, la Marine nationale aurait dû compter sur 17 FREMM. Mais le LBDSN publié en 2008 a ramené ce nombre à 11. Or, les frégates, avec les sous-marins d’attaque, constituent l’épine dorsale d’une force navale.

Par ailleurs, la présence à Lorient de Pierre Moscovici aux a pu surprendre. « Il y a eu, pour l’élaboration de la loi de finances 2013 des arbitrages compliqués. Le budget de la Défense, déjouant les pronostiqueurs déclinistes, est resté le même qu’en 2012. Et ceci grâce, aussi, à la compréhension des enjeux par le ministre de l’Economie et des Finances » a expliqué Jean-Yves Le Drian.

En, visiblement, la frégate Normandie a impressionné Pierre Moscovici. « Quand on a visité ce bateau, on comprend à quel point il y a dans l’industrie française une excellence », a-t-il en effet déclaré, en se réjouissant de la visibilité à long terme de DCNS, « qui a des milliards et des milliards d’euros devant elle. »

« Ce pays est un grand pays qui a un ressort industriel extrêmement fort, qui a des capacités d’innover, d’assembler, à produire des bateaux en l’occurence, qui n’ont rien à envier aux autres bateaux qui peuvent être produits en Europe et dans le monde » a-t-il ajouté.

La FREMM Aquitaine, la première de la série, est attendue prochainement à Brest. Trois autres sont en cours de construction : il s’agit des frégates Provence, Languedoc et Auvergne. Par ailleurs, DCNS doit livrer bientôt la FREMM destinée à la marine marocaine. Cette dernière, qui va entamer ses essais en mer, portera le nom de Mohamed VI.

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