Verdict clément pour deux ex-légionnaires accusés d’avoir violé leur camarade

Les faits remontent au 30 avril 2010, jour où la bataille de Camerone est commémorée au sein de la Légion étrangère. Ce jour-là, au cours d’une ronde, un cadre du 4e Régiment Etranger de Castelnaudary, unité où sont formés les futurs légionnaires, découvre le corps d’un jeune engagé d’origine mongole, alors  inconscient et portant des traces de coups.

Il s’avère que cette recrue a subi des sévices de la part de deux autres légionnaires, fraîchement admis à Castelnaudary. A l’issue de l’enquête, ils sont accusés d’avoir violé leur compagnon de chambrée avec un manche à balai après une soirée passablement alcoolisée.

Ces deux légionnaires, l’un de nationalité colombienne, l’autre d’origine urugayenne, ont depuis été radié de l’armée de Terre. Leur victime a quant à elle été affectée à un   centre des permissionnaires de la Légion étrangère (CPLM) à Marseille. Le jeune Mongol reste traumatisé par cette agression au point qu’il tenté de se suicider à plusieurs reprises. Pour cette raison, le port d’arme lui a été interdit.

C’est donc sur cette affaire que la cour d’assise de l’Aude a eu à se prononcer cette semaine, à huis clos. Et le verdict vient de tomber. Ainsi, à l’issue de 3 jours d’audience au cours desquels il n’a pas été possible d’entendre les trois éventuels témoins de cette soirée (le 1er a été radié, le 2e est porté déserteur et le 3e a rompu son contrat) l’ex-légionnaire colombien a été condamné à 7 ans de réclusion criminelle et son ex-camarade de chambrée, formellement accusé par la victime d’être l’auteur du viol, a écopé d’une peine de 8 ans de prison.

Si les jurés ont suivi le réquisitoire de l’avocat général pour l’ex-légionnaire ukrainien, en revanche, ils ont alourdi la peine demandée par le magistrat pour le ressortissant colombien, malgré qu’il ait été innocenté par la victime pour les faits de viol. Au final, les deux accusés s’en sortent bien car ils risquaient une peine de 20 ans de prison.

Pour l’avocat de l’Ukrainien, Me Olivier Vercellone, les audiences n’ont pas permis de faire la lumière sur cette affaire. « On ne sait toujours pas qui a fait quoi. Il y a beaucoup d’incertitudes dans ce dossier, ce qui explique ce jugement en demi-mesure », a-t-il estimé.

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