Interpellé par erreur, il porte plainte contre le GIGN

Le 15 octobre, vers 4 heures du matin, à quelques kilomètres de Barbezieux (16) et dans le cadre d’une affaire suivie depuis plusieurs mois par la section de recherche de la gendarmerie d’Orléans, le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) met en place un dispositif pour tenter d’arrêter une équipe de trafiquants de cannabis devant venir d’Espagne en utilisant la technique dite du Go Fast, qui consiste à utiliser deux véhicules puissants, dont l’un sert à ouvrir la route, l’autre à transporter la marchandise.

La première phase de l’opération se passe bien étant donné que la voiture ouvreuse du convoi tombe dans le piège tendu par le GIGN. Son conducteur est immédiatement interpellé et les militaires reprennent leur veille pour intercepter le second véhicule, supposé transporter 700 kg de cannabis et avec deux personnes à bord. D’après les renseignements qu’ils ont en leur possession, il s’agit d’une automobile grise de la marque Renault.

Aussi, quand ils voient venir à eux une voiture avec deux personnes à bord et correspondant à la Renault recherchées, les hommes du GIGN passent à l’action. Seulement, le véhicule arrêté n’est pas le bon. Son conducteur est un jeune homme de 25 ans originaire d’Angoulême qui revient d’une soirée passée à Bordeaux avec un ami. Les deux hommes sont relâchés une fois que les gendarmes ont pris conscience de leur erreur. Finalement, les trafiquants visés seront arrêtés quelques minutes plus tard.

Seulement, le conducteur victime de la méprise – qui est, quand même, le résultat d’un incroyable concours de circonstances – ne tient pas en rester là. Car le jeune angoumoisin n’a que fort peu goûté son interpellation « musclée » par les gendarmes.

« Ils ont encerclé la voiture. Ils avaient des cagoules. Je n’ai rien compris. Je ne sais même pas comment ils m’ont fait sortir de la voiture. Je n’ai pas touché terre. J’ai pris des coups au visage, j’ai vu un flingue sur ma tempe » a-t-il confié à La Charente Libre. « À aucun moment ils n’ont dit qu’ils étaient gendarmes. Je pensais que je me faisais agresser par des types qui voulaient me voler la voiture » a-t-il ajouté, précisant également qu’il a été mordu par l’un des chiens du GIGN, qui lui « a arraché un bout de chair. »

Du coup, le jeune charentais a décidé de déposer une plainte contre le GIGN auprès d’autres… gendarmes, en l’occurrence ceux de la brigade de Jonzac (Charente-Maritime), pour coups et blessures. Le Parquet de Saintes est saisi de l’affaire et une enquête devrait être ouverte pour préciser les conditions dans lesquelles cette méprise a eu lieu.

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