Le ministre de la Défense s’explique au sujet du blocage des tableaux d’avancement

La révélation par voie de presse du blocage d’un tiers des tableaux d’avancement a suscité de vives réactions au sein des militaires. Et pour cause : la promotion sociale est l’un des fondements des armées, au point qu’elle est souvent mise en avant dans les argumentaires des centres de recrutement.

En outre, cette mesure, qui fait partie de la lettre de cadrage envoyée par le chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, donne le sentiment chez beaucoup qu’il est plus facile, à tort ou à raison, de trouver des économies du côté des militaires que dans les autres administrations.

Cela étant, Jean-Yves Le Drian a abordé cette question lors de son audition devant la commission de la Défense et des Forces armées de l’Assemblée nationale, dans le cadre des débats concernant le projet de loi de finances 2013.

« Ces dernières années, on a assisté à un renforcement des grades les plus élevés aux dépens des autres. Nous ne pouvons continuer dans cette voie, car nous prendrions alors le risque de ne plus disposer de militaires du rang en nombre suffisant » a ainsi expliqué le ministre de la Défense. Qui plus est, a-t-il rappelé, en faisant référence à un rapport de la Cour des comptes publié en juillet dernier, « la diminution des effectifs ne s’accompagne pas d’une diminution équivalente de la masse salariale. »

D’où la décision de « dépyramider » la structure des effectifs en bloquant une partie des promotions à un rang supérieur. « On ne saurait en effet s’attaquer à la question du repyramidage sans s’attaquer à celle des avancements » a en effet avancé Jean-Yves Le Drian.

Quant aux 30% des avancements bloqués, le ministre a indiqué que cela ne concernerait que « certains grades uniquement ». « Un effort particulier en ce sens est prévu pour 2013. Il sera moindre après » a-t-il précisé. Lesquels exactement? Jean-Yves Le Drian n’a pas donné d’indication à ce sujet.

Par ailleurs, la masse salariale (hors pensions et hors OPEX) devrait diminuer de 0,7% en 2013, selon Jean-Yves Le Drian, qui a également tenu à souligner que les 7.234 suppressions d’emplois au ministère de la Défense « entrent dans le cadre de la baisse des effectifs décidée dans la loi de programmation encore en vigueur – 54 923 suppressions en tout. » Et d’ajouter : « Je me tiendrai à ce chiffre à l’unité près. »

Même si la Défense va supprimer des postes, elle va toutefois recruter 22.000 « personnels », et cela dans « le cadre du renouvellement de son fonctionnement. » Parmi ces recrues, 164 (3/4 civiles et 1/4 militaires) seront affectées à la cyberdéfense et au renseignement.

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