L’armée canadienne doit s’attendre à une période de vaches maigres

Rares sont les pays occidentaux qui ne baissent pas leurs dépenses militaires en ce moment. Et le Canada n’y échappent par puisque ses forces armées devront se serrer la ceinture, après, il est vrai, une période faste, avec une hausse continue de son budget depuis l’arrivée au pouvoir, des conservateurs emmenés par Stephen Harper.

D’après le porte-parole du ministre canadien de la Défense, cet effort a été même conséquent puisqu’il s’est traduit par une augmentation de 1 milliard de dollar par an depuis 2006 pour atteindre 21 milliards.. Il faut dire que les forces canadiennes partaient de loin, leurs ressources ayant été considérablement réduites après la fin de la guerre froide, au point que certains parlent d’une « décennie de la noirceur ».

Seulement, les contraintes économiques étant ce qu’elles sont, Ottawa doit réduire ses dépenses publiques. Et les forces canadiennes ne seront pas exemptes de tout effort pour participer à la réduction des déficits.

Selon une étude du Centre d’études de sécurité et de défense de l’Université de Carleton, les coupes budgétaires concernant le ministère canadien de la Défense pourraient être beaucoup plus importantes qu’annoncées.

« Avec le retour de l’économie au sommet de la liste de priorités du gouvernement, les Forces canadiennes devront s’ajuster à un nouveau climat fiscal qui entraînera une diminution de 11 % de son budget au cours des trois prochaines années » estiment, en effet, les auteurs du document.

En clair, les dépenses militaires canadiennes passeraient de 21 à 18,5 milliards de dollars canadiens d’ici l’exercice 2014-2015.

« Au même moment, la capacité de l’armée à effectuer des ajustements budgétaires se trouve considérablement limitée par la décision de conserver ses moyens en première ligne. Résultat, c’est le budget d’exploitation et d’entretien qui écopera » prévoit l’étude du Centre d’études de sécurité et de défense, qui craint également que ces coupes aient un impact sur la préparation et l’entraînement des forces canadiennes et, in fine, sur leurs capacités à intervenir en cas de crise majeure.

« A la suite de la mission de combat en Afghanistan, et de concert avec tous les autres ministères, le ministère de la Défense nationale et les Forces Canadiennes doivent s’assurer que chaque dollar versé par les contribuables est bien employé et cela, en retour, rend les Forces Canadiennes plus efficientes et, ultimement, plus efficaces » a-t-on avancé du côté du ministère de la Défense.

Pour faire des économies, les forces canadiennes ont rationnalisé leurs structures, avec avec la mise en place d’un commandement unique pour gérer à la fois les opérations nationales, internationales ainsi que les missions de soutien de la paix, laquelle est devenue effective le 5 octobre.

Mais, même si cette nouvelle structure accomplira, avec 450 hommes, les mêmes missions auparavant assurées par 580 personnels répartis dans trois commandements distincts, l’ampleur des économies attendues par cette réforme est difficile à évaluer, de l’aveu même de son commandant, le lieutenant-général Beare.

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