Un général iranien évoque une frappe préventive contre Israël

En dépit des sanctions internationales qui lui sont imposées et des opérations clandestines qui l’ont visé (cyberattaques, assassinats ciblés de scientifiques, mystérieuses explosions sur des bases appartenant aux Gardiens de la Révolution), le programme nucléaire iranien, soupçonné d’avoir une dimension militaire par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), continue d’avancer.

On connaît les données du problème : une bombardement des sites nucléaires iraniens serait comme allumer un briquet près d’un baril de poudre. Ne rien faire permet à la république islamique de poursuivre ses activités et même de les protéger encore plus efficacement en enterrant ses sites les plus sensibles.

Pour le moment, les Etats-Unis, comme d’autres pays occidentaux impliqués dans le dossier, préférent mettre l’accent sur la diplomatie et les sanctions économiques. Ce que conteste Israël, du moins son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à qui l’on prête la volonté de mener unilatéralement une opération militaire contre le programme nucléaire iranien. Coup de bluf ou pas, toujours est-il que les rumeurs de guerre sont là.

Toutefois, ces dernières ne sont pas toujours le fait des responsables israéliens. Ainsi, le 22 septembre, le général Mohammad Ali Jafari, commandant en chef des Gardiens de la Révolution (pasdarans), a estimé inéluctable une guerre contre Israël.

« Cette tumeur cancéreuse qu’est Israël cherche à lancer une guerre contre nous. Mais on ne sait pas quand elle se produira. Ils (ndlr, les Israéliens) considèrent désormais la guerre comme le seul moyen de nous affronter » a-t-il affirmé. « S’ils commencent (l’agression), cela conduira à leur destruction », a-t-il averti, avant d’ajouter que « tout le monde sait qu’ils ne seront pas en mesure de faire face à la puissance de la République islamique. »

Le lendemain, le général Amir Ali Hajzadeh, le commandant des forces aériennes iraniennes, est allé encore plus loin, en affirmant que son pays prendrait les devants en cas de préparatifs militaires de l’Etat hébreu . « Si une attaque israélienne semblait imminente, il est possible que nous menions une attaque préventive. Mais nous ne voyons pas cela pour le moment » a-t-il en effet déclaré.

Mieux encore : même si Washington ne donne pas son accord à une éventuelle opération d’Israël, les Américains en paieront aussi les conséquences. « En cas d’attaque israélienne, que les Etats-Unis aient ou non donné leur feu vert, les Iraniens attaqueront les bases américaines à Bahreïn, au Qatar et en Afghanistan » a menacé le général Hajzadeh, qui a évoqué le risque d’une « troisième guerre mondiale ».

Le même jour, l’adjoint du commandant des pasdarans, le général Hossein Salami, a un peu tempéré les déclarations du chef des forces aériennes. « Nous ne commencerons pas une guerre. Mais si quelqu’un nous déclare la guerre, nous lancerons des offensives continues » a-t-il déclaré à l’agense Fars.

Toutefois, que les Etats-Unis y participent ou pas, il a confirmé qu’ils paieront le même tarif. « La République islamique a mené des préparatifs pour écraser l’ennemi, en frappant ses bases dans la région, la sécurité du régime sioniste (Israël, ndlr) et le marché énergétique, de même que les vies des forces ennemies » a-t-il prévenu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]