L’armée de l’Air bloque un projet d’éolienne

En 2007, la communauté de communes (CC) de L’Isle-sur-Doubs (Doubs) a lancé le projet d’installer un parc de 11 éoliennes sur le plateau du Lomont. La mise en place de ces   aérogénérateurs devait en principe permettre le récolter des impôts et des taxes auprès de leur exploitant.

Etant donné que les éoliennes sont susceptibles de perturber la détection radar en créant un « effet masque » et de gêner la circulation aérienne, leur construction est soumise à une règlementation stricte ainsi qu’à l’aval des autorités et des administrations concernées, c’est à dire l’armée de l’Air, l’Aviation civile et Météo France.

En 2008, ces dernières n’avaient fait aucune objection au projet de la CC de L’Isle-sur-Doubs. Comme les pales des éoliennes restent invisibles pour les radars de bord des aéronefs, l’armée de l’Air avait toutefois imposé de « prévoir un balisage diurne et nocturne » pour la sécurité des vols, sachant que la base aérienne 116 de Luxeuil (Haute-Saône) se trouve à proximité du plateau de Lomont.

L’an passé, la demande du permis de construire concernant ce parc éolien fut déposée, avec l’idée de commencer les travaux en 2013. Seulement, l’armée de l’Air y a mis son veto, car, depuis 2008, les normes de sécurité ont évolué et l’altitude minimale de sécurité radar de la BA 116 a été relevée. « Ce volume de sécurité a pour vocation d’assurer une marge de franchissement au-dessus de tout obstacle et de permettre le guidage et la surveillance » a-t-on expliqué à l’Est Républicain,.

Du coup, les éoliennes du plateau de Lomont de devraient pas dépasser l’atitude de 625 mètres alors qu’elles ont besoin, pour fonctionner, d’être positionnées entre 640 et 675 mètres. Une solution consisterait à installer des aérogénérateurs d’une taille plus petite mais d’une puissance moindre. Or, in fine, cela ne serait plus rentable, d’après H2air, l’entreprise en charge du projet.

Le dossier devrait faire l’objet d’un arbitrage politique, alors qu’en matière de politique énergétique, le gouvernement souhaite réduire la part du nucléaire et augmenter celle des énergies renouvelables.

Pour rappel, menacée de dissolution en 2008, la BA 116 avait été finalement maintenue pour éviter des conséquences économiques désastreuses dans le bassin d’emploi de Luxeuil.

A lire : Le dossier qu’Air Actualités avait publié au sujet des éoliennes en mai 2010

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