Mali : Paris n’entend pas céder aux menaces d’AQMI

Alors qu’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a menacé de tuer 4 ressortissants français que cette organisation retient en otage dans le cas où Paris soutiendrait une action militaire pour aider Bamako à reprendre le contrôle du Nord-Mali, désormais aux mains de groupes jihadistes, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a réaffirmé la position de la France, déjà précisée par le président Hollande, lors d’un entretien accordé à I-Télé le 20 septembre.

Pour le locataire de l’Hôtel de Brienne, la situation dans le nord du Sahel, où les groupes jihadistes étendent leur emprise, n’est « pas acceptable ». « Nous ne pouvons pas laisser faire ça » a-t-il dit. « Nous ne laisserons pas faire l’évolution (…) qui aboutit à la constitution d’une espèce de sanctuaire terroriste par des bandes organisées se réclamant d’al-Qaïda au Mali » a-t-il insisté. « C’est notre sécurité qui est en jeu à moyen terme » a-t-il encore estimé.

Pour autant, a-t-il rappelé, il n’est pas question pour la France de planifier une intervention militaire directe dans cette zone. « Il y a un processus qui déjà été initié puisque le président du Mali a fait appel à ses voisins regroupés dans la Cédéao (ndlr, Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) pour qu’ils l’aident à reconquérir le Nord » a-t-il expliqué.

A ce sujet, le chef de l’Etat malien, Dioucounda Traoré, a demandé à la Cédéao, qui met sur pied actuellement la Micema (Mission de la Cédéao au Mali) l’envoi de 5 bataillons  « à engager graduellement dans le contrôle des villes reconquises » du Nord-Mali et qui n’auront pas à prendre part aux combats. Cette requête ne fait pas l’unanimité à Bamako, où le capitaine Sanogo, responsable du coup d’Etat contre le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars dernier, refuse toute intervention étrangère.

Quoi qu’il en soit, a rappelé M. Le Drian, « il y a une résolution de l’ONU, nous sommes légalement couverts pour qu’une initiative soit prise. » Cette dernière « revient d’abord aux Africains mais manifestement c’est en cours de gestation et ça va être évoqué par le président de la République (François Hollande, ndlr) à New York la semaine prochaine lors de l’Assemblée générale de l’ONU » a-t-il ajouté.

Dans ce cadre, « la France a dit qu’elle apportera son concours et son soutien et j’espère que d’autres pays européens agiront de même mais en soutien logistique, pas en intervention directe » a affirmé le ministre. « Il faut maintenant que les forces africaines s’organisent, déterminent une feuille de route, le fassent en collaboration avec les autorités françaises et nous appuierons logistiquement cette démarche » a-t-il poursuivi. Cela consistera à envoyer « du matériel mais pas des hommes », a-t-il précisé.

Quant à la menace qui pèse sur les otages français détenus par AQMI, Jean-Yves Le Drian a indiqué que Paris veut « clairement » les « sauver » et que « les moyens sont mis en oeuvre pour le faire. »

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