Trois sénateurs américains demandent la suspension du retrait militaire d’Afghanistan

D’ici la fin du mois de septembre, 33.000 militaires américains auront quitté l’Afghanistan, soit l’effectif qui y avait été envoyé en renfort à partir de décembre 2009, suite à la réorientation de la stratégie définie par le président Obama lors d’un discours prononcé à West Point.

Dans le même temps, plusieurs pays (dont la France, la Belgique et la Nouvelle-Zélande) ont amorcé leur retrait bien avant la fin décembre 2014, c’est à dire la date fixée lors du sommet de l’Otan de Lisbonne pour remettre la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes dans l’ensemble de leur pays. D’autres s’interrogent sur l’opportunité d’accélérer le calendrier leur désengagement, comme le Royaume-Uni, dont le ministre de la Défense, Philip Hammond, a récemment évoqué une réduction des troupes britaniques à partir de 2013.

Seulement, certains s’inquiètent de l’après 2014 et craignent un possible retour des taliban à Kaboul, et donc un échec de la stratégie jusqu’ici menée. Par ailleurs, la vague d’attaques dites « Green on Blue », c’est à dire commises par des soldats ou des policiers afghans contre des militaires de la coalition, a déjà contraint l’ISAF à limiter ses opérations conjointes avec les forces de sécurité afghanes.

Dans ce contexte, trois influents sénateurs américains, dont John McCain, candidat à la Maison Blanche en 2008, Joe Lieberman (ancien colistier d’Al Gore en 2000) et Lindsey Graham, un républicain souvent critique à l’égard de la ligne de son parti, ont estimé que la limitation des opérations conjointes, qu’ils ont dit comprendre, pose la question de la « stratégie plus globale » suivie par l’administration Obama.

« Nous nous inquiétons que la précipitation pour mettre sur pieds une armée et une police afghanes afin que les forces américaines puissent commencer à se retirer suivant le calendrier établi par l’administration a contribué au problème des attaques par des soldats afghans contre des troupes de la coalition » ont-ils ecrits dans un communiqué commun.

Aussi, selon ce sénateurs, une « pause stratégique » permettrait d’évaluer les effets du retrait et surtout l’efficacité de la stratégie actuellement mise en oeuvre. « Nous ne pouvons pas nous permettre de courir à l’échec en Afghanistan » ont-ils justifié.

La Maison Blanche n’a pas tardé à leur répondre. « Le président pense qu’il est absolument essentiel de poursuivre le transfert des responsabilités aux Afghans, qu’après une décennie de guerre et plus, en Afghanistan, il est temps d’aller vers la fin de cette guerre et de faire passer graduellement la responsabilité de la sécurité aux Afghans » a fait valoir Jay Carney, le porte-parole du président Obama.

Quant aux incidents « Green on Blue », il s’agit selon lui d’un « problème préoccupant ». « Des mesures sont prises pour se protéger contre ce genre d’attaques, mais elles ne changent pas la mission » a-t-il ajouté.

Cela étant, l’on retrouve les noms de trois sénateurs signataires de cet appel dans plusieurs affaires en cours. Comme par exemple le dossier syrien, où ils ont appelé à armer les rebelles et à établir des zones de sécurité en Syrie. Ou encore celui du nucléaire iranien, où ils affichent une ligne dure à l’égard de Téhéran.

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