L’Otan limite ses opérations conjointes avec les forces afghanes

Depuis le début de cette année, 51 militaires appartenant à la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan, sont tombés sous les balles de policiers ou de soldats afghans. Ce phénomème, appelé « Green on Blue », ne cesse de prendre l’ampleur. Rien que pour le mois d’août dernier, 12 attaques de ce type ont été commises.

Récemment, le général Allen, le commandant de l’ISAF, a indiqué que 25% de ces incidents étaient le fait d’insurgés infiltrés au sein des forces de sécurité afghanes. Et de préciser que les autres cas s’expliquaient par de trop fortes différences cultures (ce qui a conduit le ministère afghan de la Défense à diffuser un guide auprès de ses troupes), les effets du jeûne lié au ramadan, le rythme opérationnel, la pression quotidienne, etc…

Dans un entretien accordé au Figaro et publié ce 18 septembre, le général français Olivier de Bavinchove, qui commande l’état-major de l’ISAF, a ajouté que des attaque « Green on Blue » avaient été commises par des soldats afghans qui attendaient « leur solde depuis deux mois » ou à qui s’étaient vus refuser une permission.

Quoi qu’il en soit, la fréquence de ces incidents a amené les forces spéciales américaines à suspendre l’entraînement qu’elles fournissaient jusqu’à leur aux membres de l’Afghan Local Police (ALP). De son côté, les autorités de Kaboul ont pris une série de mesures afin chasser des rangs de leurs forces de sécurité les éléments ayant des liens avec l’insurrection.

Cela étant, ces dispositions n’ont pas empêché de nouvelles attaques. Les 15 et 16 septembre, 6 militaires de l’ISAF (4 américains et 2 britanniques) ont perdu la vie dans deux incidents « Green on Blue ». Après une réunion du Comité militaire de l’Otan, en Roumanie, le général Martin Dempsey, le chef d’état-major de l’armée américain, a même évoqué une « grave menace ».

« Vous ne pouvez pas ignorer ce problème. Nous ne pouvons pas nous convaincre que nous avons juste à travailler plus fort pour passer au travers. Quelque chose doit changer » a-t-il affirmé.

Du coup, l’ISAF vient de prendre de nouvelles décisions pour limiter les risques d’attaques « Green on Blue ». Ainsi, les opérations menées conjointement avec les forces afghanes vont d’abord faire l’objet d’une évaluation avant d’être approuvée, au cas par cas, par les commandements régionaux de la coalition. Et les patrouilles ainsi que les séances de formation communes ne se feront plus qu’à partir d’un certain niveau d’effectifs.

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