Israël tente de bloquer la vente de deux sous-marins allemands à l’Egypte

« Nous avons convenu d’un accord avec Allemagne pour l’achat de deux sous-marins de la dernière classe 209 » a déclaré, le 31 août, le commandant en chef de la marine égyptienne, l’amiral Oussama el-Gindi, dans les colonnes du quotidien quotidien Al-Ahram.

La décision de vendre deux sous-marins d’attaque type 209 à propulsion classique à l’Egypte aurait été prise en novembre 2011 par le Conseil fédéral de sécurité du gouvernement allemand. Depuis, le secret entourant cette affaire avait été gardé, jusqu’aux déclarations faites par le commandant de la marine égyptienne.

Bien évidemment, et compte tenu de la nette dégradation de ses relations avec l’Egypte depuis la chute du président Moubarak, Israël ne voit pas d’un très bon oeil cette transaction, susceptible de porter atteinte à sa sécurité alors que, dans le même temps, l’Allemagne lui a déjà fourni trois sous-marins de la classe Dolphin et s’apprête à en livrer trois autres d’ici 2017 à des conditions très avantageuses.

Quelques jours plus tard, et après la publication par le quotidien Yediot Aharonot d’informations selon lesquelles les relations entre Berlin et Jerusalem s’étaient refroidies avec cette affaire, un porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, a affirmé qu’il n’y avait eu « aucun changement » dans « l’engagement » de l’Allemagne « envers la sécurité d’Israël ».

Selon Der Spiegel, le Conseil fédéral de sécurité a  autorisé la vente des deux sous-marins U-209 à l’Egypte car il a estimé que ces navires étaient moins perfectionnés que les Dolphin destinés à Israël. Qui plus est, le Premier ministre israélien avait été mis au courant de cette décision par la chancelière Angela Merkel. « Il semblait que c’était une affaire pas très spectaculaire et que l’accord ne pouvait pas troubler les relations germano-israéliennes » a écrit l’hebdomadaire allemand.

Le dossier a été évoqué lors de la visite en Israël de Guido Westerwelle, le ministre allemand des Affaires étrangères, lequel a promis que Berlin prendrait une décision finale après avoir à nouveau examiné les « intérêts sécuritaires d’Israël ».

Toujours d’après Der Spiegel, Israël aurait aussi exigé d’avoir son mot à dire « dans toutes les futures exportations d’armes allemandes dans la région ». « Cela constituerait la fin de la souveraineté allemande dans les questions militaires, ce qui est inacceptable pour Berlin » écrit l’hebdomadaire.

Cette position a été ré-affirmée par le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, lo d’un entretien accordé le 15 septembre au Frankfurter Rundschau. « Aucun pays au monde ne possède un droit de veto sur les décisions du gouvernement fédéral » a-t-il déclaré à propos de la vente des deux U-209 à l’Egypte, pays, a-t-il précisé, qui « n’est pas aussi stable qu’il le voudrait ».

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