Commercy se mobilise pour sauver son régiment

En 2008, le 8ème Régiment d’Artillerie (RA) figurait sur la liste des unités appelées à disparaître de l’ordre de bataille de l’armée de Terre publiée dans le cadre de la réforme de la carte militaire.

A l’époque, les élus locaux s’étaient mobilisés pour empêcher la dissolution du « brave régiment d’Austerlitz », laquelle était alors un coup dur pour l’économie locale, déjà touchée par un taux de chômage important (plus de 12%). Leurs arguments firent mouche et, en novembre 2008, le président Sarkozy avait alors décidé de reporter la fermeture du 8ème RA dans l’attente de trouver une « compensation équivalente en terme d’emplois ».

Par la suite, le groupe Safran avait annoncé l’implantation d’une usine, avec 400 emplois à la clé d’ici 2017. « Une partie du chemin a été parcourue et le régiment n’a pas vocation à disparaître dans l’instant. La reconversion n’est pas encore terminée » avait déclaré, en 2011, Gérard Longuet, alors ministre de la Défense de l’époque.

Seulement, avec l’alternance politique, les évènements ont pris un tour nouveau, avec la mise du 8ème RA sur la liste des unités concernées par des mesures de « dissolution, de réorganisation et de transfert », signée le 31 juillet dernier par Jean-Yves Le Drian, le nouveau ministre de la Défense.

Ainsi, selon ce document, Commercy perdra son régiment en juillet 2013, sans qu’il y ait eu au préalable de concertation avec les élus locaux, dont certains appartiennent à la majorité issue des dernières élections, à commencer par Bernard Muller, le maire de la ville. Depuis, ce dernier tente de convaincre le président Hollande, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et Jean-Yves Le Drian.

« J’étais allé le voir après sa nomination pour lui demander du temps » a déclaré le premier magistrat de Commercy au sujet du ministre de la Défense, dans les colonnes du Républicain lorrain. « Depuis l’annonce, je lui ai écrit, ainsi qu’au premier ministre et qu’au président, mais personne ne me répond. Je trouve la méthode déplorable » a-t-il ajouté.

« La décision ne me surprend pas, mais la manière de faire me déçoit. On peut se poser des questions sur la façon dont nos dirigeants réagissent » a surenchérit, dans le même quotidien, Alain Verneau, le conseil général PS du Canton.

En attendant, des habitants et commerçants de Commercy ont manifesté, le 15 septembre, contre la dissolution du 8ème RA. Avec des banderoles ne laissant aucun doute sur la déception des manifestants. « Moi président, je ne ferai pas de Commercy un désert économique. Moi président, je respecterai la parole et les écrits de l’État » y était-il écrit, en s’inspirant de l’anaphore du chef de l’Etat lors du débat qui l’avait opposé à son prédécesseur. Une délégation a été reçue à la sous-préfecture afin de remettre une motion. Pas sûr que cela suffise à faire changer le cours des choses.

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