L’Inde et la Chine vont reprendre leur coopération militaire

En juin 2007, et après avoir déjà mené des manoeuvres navales communes en mer de Chine quatre ans plus tôt, New Delhi et Pékin avaient convenu d’organiser des exercices militaires terrestres conjoints, lesquels eurent lieu en octobre de cette année-là. Une seconde édition fut organisée, un an plus tard, en Inde.

Seulement, cette coopération militaire fut interrompue après une nouvelle dégradation des relations diplomatiques entre la Chine et l’Inde, lesquelles ont souvent été mauvaises, en raison de différends territoriaux.

En 1962, en effet, les deux pays s’étaient affrontés au cours d’une guerre brève mais meurtrière au sujet de l’Arunachal Pradesh, un Etat indien du nord-est, où réside d’ailleurs le Dalaï Lama (plus précisément à Dharamsala ). Depuis, aucun réglement de la situation n’a pu être trouvé et la Chine a renforcé son infrastructure militaire à ses frontières, ce qui n’a pas été très bien vu du côté de New Delhi.

Qui plus est, la Chine entretient d’excellentes relations avec le Pakistan, l’ennemi héréditaire de l’Inde. Du coup, cette situation a conduit l’état-major indien à adopter une doctrine de « double front », consistant à répondre aussi bien aux menaces chinoises que pakistanaises.

Quoi qu’il en soit, les relations sino-indiennes tendent à se réchauffer avec l’annonce de la reprise des manoeuvres militaires conjointes entre les deux pays, faite à l’issue, ce 4 septembre, d’une rencontre entre A.K Antony, le ministre indien de la Défense, et le général Liang Guanglie, son homologue chinois. Mais ces exercices se feront essentiellement au niveau de leurs forces navales respectives.

« Nous sommes parvenus à un consensus sur des visites à haut niveau, des échanges de personnels, la sécurité maritime (…) et la coopération entre les deux marines » a expliqué ce dernier. Les deux pays vont ainsi tenter de travailler ensemble sur la question de la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe d’Aden.

« Nous avons beaucoup discuté de la situation en Asie du Sud, dans la région Asie-Pacifique, nous avons abordé beaucoup de sujets », a également précisé A.K Antony. « Nous avons eu une conversation franche sur tous les sujets (…) y compris les questions frontalières » a-t-il ajouté.

De son côté, le général Liang Gianglie avait assuré lors d’une escale au Sri Lanka avant d’arriver en Inde que « les efforts de l’armée chinoise en vue d’échanges amicaux et de coopération (…) entre les nations d’Asie du Sud ont pour objectif de maintenir la sécurité et la stabilité régionale, et ne visent pas une tierce partie. »

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