Le Pentagone réduit sa participation à un exercice antimissile en Israël

« Je pense que nous devons dire la vérité : la communauté internationale ne pose pas de ligne rouge claire à l’Iran et l’Iran ne perçoit pas de détermination de la communauté internationale à arrêter son programme nucléaire » a réagi Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, après la publication d’un rapport l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant Téhéran.

Le document en question a en effet mis en avant, et malgré les sanctions internationales, l’augmentation des capacités iraniennes d’enrichissement d’uranium, notamment sur le site de Fordo, et déploré que les inspecteurs de l’AIEA ne puissent pas se rendre sur la base de Parchin.

« Tant que l’Iran ne percevra pas de ligne rouge et de détermination (ndlr, de la communauté internationale) il ne cessera pas de faire avancer son programme nucléaire. L’Iran ne doit pas obtenir la bombe atomique » a encore insisté le chef du gouvernement israélien, lors de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres.

Les dernières déclarations de Benjamin Netanyahu traduisent l’impatience du gouvernement israélien et alimentent davantage les spéculations sur une éventuelle opération militaire contre les sites nucléaires iraniens, chose que l’administration Obama veut éviter pour le moment tout en laissant la priorité à la diplomatie et aux sanctions internationales prises à l’égard de Téhéran.

C’est dans ce contexte que, selon l’hebdomadaire américain Time, le Pentagone a décidé de réduire sa participation à l’exercice anti-missile Austere Challenge 12, qui, initialement prévu au début de cette année, a été reporté à cet automne. A l’époque, il avait dit que ce contre-temps était dû aux mauvaises relations entre Tel Aviv et Washington et qu’il s’agissait d’un signal envoyé par l’administration Obama pour marquer son désaccord avec la volonté israélienne d’attaquer l’Iran.

Cette fois, il semblerait que la réduction de la participation américaine à l’exercice Austere Challenge soit du même ordre, même si des restrictions budgétaires ont été avancées par le Pentagone.

Concrètement, au lieu de déployer 5.000 hommes en Israël pour prendre par à ces manoeuvre, l’armée américaine n’en enverrait qu’entre 1.200 et 1.500. Et un seul destroyer AEGIS au lieu des deux prévus prendrait part à l’exercice. Et encore, selon Time, ce n’est pas encore acquis. Seules les batteries antimissiles Patriot prendront la route d’Israël.

« Fondamentalement, les Américains disent ‘Nous n’avons pas confiance en vous' » a estimé un haut responsable militaire israélien interrogé par l’hebdomadaire. En diminuant leur participation à ces manoeuvres, les Etats-Unis semblent vouloir dire qu’ils se tiennent à l’écart de toute attaque israélienne contre l’Iran, tout en mettant en garde le gouvernement israélien de la tentation de faire cavalier seul.

Même si l’Etat hébreu s’est doté de capacités antimissiles performantes, il n’en reste pas moins qu’elles sont susceptibles d’être insuffisantes dans le cas d’une riposte iranienne, laquelle impliquerait le Hezbollah libanais, proche allié de Téhéran, avec des tirs de roquettes et de missiles dans le nord d’Israël.

Ainsi, les militaires israéliens pourraient ne pas bénéficier, par exemple, des données recueillies par le radar d’alerte avancé X-Band installé par les Etats-Unis dans le désert du Negev afin de dissuader Tel Aviv de mener une opération militaire unilatéralement.

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