Syrie : Fabius promet une réponse « immédiate et fulgurante » en cas d’utilisation d’armes chimiques

Dans la droite ligne du discours prononcé le 27 août dernier par le président Hollande lors de la conférence des ambassadeurs, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius est revenu, ce jour, lors d’un entretien accordé à Europe1, sur la menace que représente les armes chimiques et bactériologiques détenues par les forces du régime syrien, aux prises avec une rébellion depuis mars 2011.

« Il est certain que nous jugeons Bachar el-Assad responsable de l’utilisation de ces armes et s’il y avait la moindre tentative d’en faire utilisation directement ou indirectement la réponse serait immédiate et fulgurante » a ainsi déclaré le patron du Quai d’Orsay. « Nous sommes absolument intransigeants sur ce point. Ces armes bactériologiques et chimiques sont d’un danger extrême » a-t-il insisté.

Quant à savoir si une telle intervention militaire devrait avoir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, Laurent Fabius a expliqué que, étant donné que « le bactériologique et le chimique » sont « d’une autre nature que les armes ordinaires », la « réglementation est différente ». « Là il est certain que compte tenu des conséquences on ne peut pas supporter, même un instant, la manipulation de ces armes » a-t-il ajouté.

Le veille, la France avait organisé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU – dont elle assurait la présidence – afin d’évoquer la situation humanitaire en Syrie et dans les pays limitrophes, submergés par l’afflux de réfugiés fuyant les zones de combat.

A cette occasion, Laurent Fabius a annoncé le déblocage de 5 millions d’euros supplémentaires – en plus des 20 millions déjà consentis – pour aider l’opposition syrienne. Une partie sera affectée aux « zones libérées ». Son homologue britannique, William Hague, en a fait de même, en déclarant que Londres va débourser 3 millions de livres en plus des 27,5 millions versés précèdemment.

« Peut-être que dans ces zones libérées, les Syriens qui veulent fuir le régime trouveront un abri, ce qui du coup rendra moins nécessaire de passer la frontière » vers la Turquie ou la Jordanie, a fait valoir le chef de la diplomatie française.

Il s’agit-là d’une réponse à l’inquiétude exprimée par Ankara, dont le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avaient demandé un peu plus tôt l’établissement « sans délai de camps pour personnes déplacées à l’intérieur de la Syrie » étant donné que la Turquie « ne peut pas faire face au flot actuel de réfugiés » et que le pays a déjà consacré 300 millions de dollars pour leur accueil.

A propos des zones tampons, Laurent Fabius et William Hague ont déclaré, avant la réunion du Conseil de sécurité, que leur création poserait « d’énormes problèmes ». « Nous n’excluons rien et nous avons mis sur pied des plans d’urgence selon plusieurs scénarios » a affirmé le ministre britannique, avant d’ajouter que « cette idée (ndlr, des zones protégées) se heurte à des difficultés considérables ». Et de poursuivre : « Nous devons également dire clairement que tout ce qui ressemble à une zone de sécurité nécessite une intervention militaire et c’est bien sûr quelque chose qui doit être considéré avec beaucoup de précaution. »

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