L’Iran augmente ses capacités d’enrichissement de l’uranium et bloque toujours l’accès du site de Parchin à l’AIEA

A l’occasion de l’ouverture du 16ème sommet des pays non-alignés, le 30 août à Téhéran, le guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Alo Khamenei, a une nouvelle fois assuré que son pays « ne cherchera jamais à avoir l’arme atomique » mais « ne rénoncera jamais au droit du peuple iranien à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ».

Pourtant, si tel est le cas, Téhéran ne devrait pas opposer de difficultés à ce que ses centres nucléaires soient ouverts aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avec laquelle la République islamique a échoué, la semaine passée, à trouver un terrain d’entente afin de lui donner un accès aux sites qu’elles considère suspects.

En attendant, le dernier rapport de l’AIEA, publié jeudi, indique que l’Iran a doublé ses capacités d’enrichissement d’uranium sur le site de Fordo, près de Qom, celui-là même dont Téhéran a dû reconnaître existence après avoir été mis devant le fait accompli en 2009.

Ainsi, selon l’agence basée à Vienne, et malgré les sanctions internationales, il y aurait désormais 2.000 centrifugeuses installées dans cette usine, creusée sous une montagne incluse dans un camp des Gardiens de la Révolution. Soit donc 1.000 de plus par rapport à mai dernier. Pour mémoire, c’est sur ce site qu’avaient été trouvées des traces d’uranium enrichi à 27%, ce qui reste encore en deçà des 90% nécessaires pour une bombe nucléaire.

« L’activité d’enrichissement d’uranium de l’Iran, en particulier l’installation continue de centrifugeuses à Fordo, sont profondément troublantes » a affirmé, à l’AFP, un diplomate occidental, sous couvert de l’anonymat.

En outre, dans son rapport, l’AIEA a une nouvelle fois déploré l’interdiction qui lui est faite de visiter le site militaire de Parchin, lequel l’intéresse particulièrement dans la mesure où il aurait abrité des installations pouvant servir à faire des expériences de détonique, ce qui constituerait des « indications fortes » d’un programme d’armement.

Pour autant, il semblerait que, d’après des images satellites du site prises au cours de ces derniers mois, que Téhéran y ait « fait le ménage », en faisant disparaître d’éventuelles traces d’activité suspecte. « Quand l’agence aura accès à l’endroit (nldr, Parchin), sa capacité de mener une vérification efficace aura été considérablement entravée » souligne le document.

Quoi qu’il en soit, et alors que le gouvernement israélien s’impatiente et semble préparer une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens, la Maison Blanche, par la voix de son porte-parole, Jay Carney,rappelé que les Etats-Unis restent déterminés à empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.

Jusqu’à présent, Washington veut donner la priorité à la diplomatie et compte sur l’effet des sanctions. « La fenêtre pour résoudre (ce dossier) reste ouverte (…) mais elle ne restera pas ouverte indéfiniment » a cependant prévenu Jay Carney.

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