Un nouveau chef d’état-major à la tête de l’armée canadienne

Le Premier ministre Stephen Harper, a nommé, le 27 août, le lieutenant-général Thomas J. Lawson au poste de chef d’état-major de la Défense canadienne, en remplacement du général Walter J. Natynczyk, qui occupait cette fonction depuis 2008.

Engagé en 1975, le lieutenant-général Lawson, qui sera promu au grade supérieur, est diplômé de l’Ecole militaire royale du Canada. Pilote de chasse de formation, il a notamment servi en Allemagne en 1981, au sein d’un escadron doté de F-104 Starfighter. L’officier a également été aux commandes de CF-18 Hornet et, après un passage à l’US Air Force Air War Program, il a occupé diverses fonctions en état-major.

Nommé en 2009 au poste de chef d’état-major adjoint de la Force aérienne canadienne, il a rejoint, deux ans plus tard, le NORAD en qualité de commandant adjoint.

Le nouveau chef d’état-major trouvera plusieurs dossiers compliqués sur son bureau, à commencer par celui des coupes budgétaires (1 milliard de dollars canadiens en moins pour 2012). La réorganisation des Forces canadiennes, sur la base d’une partie des recommandations contenues dans le rapport du lieutenant-général Andrew Leslie, sera un autre sujet épineux, dans la mesure où le document recommande une réduction importante des personnels civils et militaires.

Autre dossier de premier plan : celui de la Stratégie pour le Nord, qui, avec le changement climatique et les enjeux sécuritaires qui en découlent (routes maritimes, trafics, problèmes environnement) est devenu une priorité pour Ottawa.

Le lieutenant-général Dawson aura aussi à superviser la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale, qui prévoit d’investir 30 milliards de dollars CAN pour le renouvellement de la flotte canadienne. Et des mauvaises surprises ne sont pas à exclure. Par ailleurs, la disponibilité des sous-marins canadiens sera un autre problème à régler rapidement.

Enfin, le dossier le plus sensible reste l’acquisition de 65 F-35 Lightning II, en cours de développement chez le constructeur Lockheed-Martin. En 2011, le lieutenant-général Dawson avait affirmé que « seul un avion de chasse de 5e génération » était en mesure de satisfaire les besoins de l’Aviation royale canadienne. Lors de l’annonce de sa nomination, il s’est montré plus prudent, en déclarant que l’appareil américain était « toujours un modèle compétiteur pour le remplacement des CF-18. »

Le choix du F-35 est toujours autant controversé au Canada. La semaine passée,des députés du Nouveau Parti Démocratique (NPD, opposition) ont lancé une nouvelle charge contre l’avion américain, en invitant Winslow Wheeler, un ancien analyste militaire à Washington, à témoigner devant un comité du Parlement canadien.

Ainsi, ce dernier n’y est pas allé par quatre chemins : il faudrait « être idiot », selon lui, pour s’engager à acquérir des F-35 avant la fin des tests et de la phase de développement. Et d’expliquer que « quiconque achète l’un de ces avions » avant 2019 (soit la fin des essais et des simulations de combat) « ne sait pas ce qu’il obtiendra en terme de rendements et de coûts ».

Ancien sous-ministre adjoint pour le matériel à la Défense nationale en 2005, et également inviter à témoigner, Alan Williams a quant à lui rappelé qu' »habituellement au Canada, avec nos budgets limités, nous évitons les produits en développement, a expliqué M. Williams, qui a été sous-ministre adjoint pour le matériel à la Défense nationale jusqu’en 2005. Nous préférons plutôt acheter des produits qui ont fait leurs preuves. »

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