La Pologne va remplacer ses avions d’attaque au sol SU-22 par des drones armés

Sur les 110 avions d’attaque au sol de type Su-22 Fitter livrés à la Pologne par l’Union soviétique, seulement 45 sont opérationnels au sein de 3 escadrons tactiques. Mais pour peu de temps car il est prévu de les retirer du service en 2014, l’état-major polonais ayant estimé peu pertinent d’investir des sommes importantes pour les maintenir en état de vol, au regard de leur âge et de leurs capacités.

« Nous avons décidé qu’il ne serait pas rationnel de moderniser encore les Su-22. Ils sont tout simplement dépassés » a ainsi expliqué Tomasz Siemoniak le ministre polonais de la Défense, à l’agence PAP.

Une des options aurait consisté à remplacer ces Su-22 par des F-16 C/D supplémentaires étant donné que la Pologne a déjà acquis cet appareil américain en 2004 à 48 exemplaires. Mais ce n’est pas la piste retenue par Varsovie.

En effet, et alors que l’on s’interrogeait sur ce blog, l’an passé, de savoir si l’avenir était aux engins armés pilotés à distance, le ministre adjoint de la Défense en charge de la modernisation des forces armées polonaises, le général Waldemar Skrzypczak a estimé que des drones de combat seraient plus performants que les actuels Su-22. Du coup, il est question pour Varsovie d’en acquérir 30 exemplaires d’ici 2018.

Aucune précision n’a cependant été donnée au sujet du modèle de drone qui équipera les forces aériennes polonaises. Même si Israël n’a pas été clair sur la possibilité d’armer ou pas le drone Heron TP du groupe IAI, il est probable que Varsovie choisisse un appareil américain, lequel pourrait être le MQ-9 Reaper (Predator B) ou l’Avenger (Predator C), tous deux développés par General Atomics.

Le choix du Reaper ferait sens à l’heure où l’on parle du concept de « défense intelligente » (Smart Defense) au sein de l’Otan, de la mutualisation des capacités et des moyens et de relance de la défense européenne.

Le MQ-9 Reaper équipe déjà la Royal Air Force et l’aviation italienne. La France, qui, en 2011, avait fait le choix du Heron TP, devant être « francisé » par Dassault Aviation et porter le nom de « Voltigeur », pourrait finalement opter pour le drone américain. La décision du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pourtant annoncée en juillet dernier, se fait toujours attendre. Enfin, l’Allemagne a récemment connaître son intérêt pour l’appareil de General Atomics, à qui Berlin a demandé de soumettre une offre.

Cela étant, l’Avenger représente une solution d’avenir, surtout s’il s’agit de remplacer des avions de combat, fussent-ils dépassés comme le Su-22. Furtif, il peut évoluer à une vitesse de 720 km/h à une altitude de 20.000 mètres, le tout avec une autonomie de 20 heures et en emportant dans ses soutes 1,3 tonne de munitions (missiles Hellfire, GBU-38 JDAM, etc…). Un exemplaire a été déployé en Afghanistan à des fins d’évaluation en décembre dernier. Le seul problème est qu’il n’est pas certain que Washington donne son feu vert pour exporter cet appareil dans un avenir proche.

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