L’avenir en pointillés de l’avion Gripen NG

Les forces aériennes suédoises attendent entre 60 et 80 exemplaires du Gripen NG (ou E/F), appareil censé remplacer la version actuelle du constructeur Saab qu’elles mettent actuellement en oeuvre.

Seulement, il s’avère que le prix à payer pour cette acquisition sera nettement plus élevé que prévu étant donné que les coûts de développement de ce nouvel avion n’ont pas été pris en compte. Et la différence est importante puisque la facture devrait s’élever à 50 milliards de couronnes (7,3 milliards d’euros) au lieu des 32 milliars (4,7 milliards d’euros) attendus.

« Il est clair que nous voulons une nouvelle version du Gripen, mais pas à n’importe quel prix » a ainsi commenté le général Dennis Gyllensporre, chef de la section de planification et de politique de l’armée suédoise.

Pour le moment, le Parlement suédois a voté des crédits pour le développement de 10 appareils à la condition que Saab obtienne un contrat à l’exportation. Comme l’appel d’offres brésilien, auquel le Gripen E/F a été présenté, est remis à des jours meilleurs, il ne reste plus que la Suisse, qui a l’intention d’en commander 22 exemplaires.

Aussi, l’avenir du Gripen E/F passe par Berne, où le choix en faveur de l’avion suédois est fortement critiqué au point qu’une enquête parlementaire a été ouverte au sujet du processus de sélection, étant donné que, selon les rapports d’évaluation publiés par la presse, cet appareil était le moins bon des trois présentés à l’appel d’offres ouvert afin de trouver un successeur aux F-5 Tiger des forces aériennes suisses.

Pour autant, le conseiller fédéral Ueli Maurer, ardent défenseur du Gripen, a toujours assuré que la version de l’appareil suédois que doit acquérir la Suisse sera supérieure à celle qui a été évaluée lors de l’appel d’offres et qu’il n’y a pas de meilleur choix.

Sauf que cette version reste à developper, avec pas moins de 98 modifications à apporter. « Je me fais du souci; le risque technologique est trop grand; j’ai peur qu’on se retrouve dans l’impasse, avec des énormes dépassements de coûts, ce qui aboutirait à un scandale encore plus grand » a confié un officier suisse au quotidien Le Matin.

Quoi qu’il en soit, le rapport final de la sous-commission de sécurité chargée d’enquêter sur la procédure d’évaluation du Parlement devrait sonner le glas du Gripen E/F en Suisse. C’est du moins ce que croit savoir la presse helvète.

« La sous-commission (…) formulera explicitement, ou implicitement, que l’exercice Gripen doit être stoppé et la procédure d’achat d’un nouvel avion abandonné, ou pour le moins reprise à zéro avec les mêmes avionneurs (ndlr, Saab, Dassault Aviation avec le Rafale et le consortium Eurofighter) » a ainsi écrit Le Matin.

Dans ces conditions, sans l’achat suisse et avec le report de l’appel d’offres brésilien, l’avenir du Gripen E/F paraît bien sombre. A moins que Stockholm ne décide de mettre la main au portefeuille, considérant les activités aéronautiques comme étant stratégiques.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]