Echec de l’essai de l’engin hypersonique X-51 Waverider

Après deux essais aux résultats plutôt mitigés, le troisième vol du X-51 Waverider, un démonstrateur hypersonique, s’est soldé par un échec. Le test de cet appareil, réalisé par le 412th Test Wing de la base aérienne d’Edwards, en Californie, a eu lieu le 14 août. L’objectif était de le faire évoluer à Mach 6 (6 fois la vitesse du son, plus de 7.300 km/h) et à une altitude de 21.000 mètres pendant 5 minutes.

Pour cela, et comme, par exemple, le Bell X-1 de Chuck Yeager, le premier aviateur à avoir franchi le mur du son, le X-51, long de 8 mètres, a été lancé depuis un bombardier stratégique de l’US Air Force, en l’occurrence un B-52 Stratofortress. Un premier réacteur, utilisé pour les missiles, devait donner à l’engin une vitesse de Mach 4,5 à l’issue d’une phase de 30 secondes, avant de passer le relai à un statoréacteur (merci René Leduc!). Il était ensuite prévu de laisser l’appareil s’abîmer dans le Pacifique.

Seulement, l’exemplaire du X-51 n’a pas été en mesure d’effectuer ce programme, à cause, selon l’US Air Force, du « dysfonctionnement d’un empennage », lequel devait assurer la stabilité de l’apppareil. Du coup, le statoréacteur n’a pas pu être testé. Or, l’un des buts de ce vol était d’obtenir des données pour la mise au point de matériaux susceptibles de résister aux fortes contraintes d’un vol hypersonique.

« Toutes nos données indiquaient que les conditions étaient réunies pour l’allumage du réacteur, nous étions optimistes quant aux chances de réussite du test », a expliqué Charlie Brink, le directeur de ce programme impliquant la division Phantom Works de Boeing, la Darpa (l’agence de recherche du Pentagone), la Nasa et l’US Air Force.

Le X-51 Waverider n’est pas le seul programme d’engin hypersonique mené par l’armée américaine. L’on compte également l’Advanced Hypersonic Weapon (AHW), qui a fait l’objet d’un test réussi en novembre dernier, et le planeur Falcon HTV-2 qui, devant évoluer à Mach 20, a échoué lors de son dernier essai, en août 2011.

Ces deux projets font partie du programme Conventional Prompt Global Strike (CPGS, frappe conventionnelle globale rapide), lancé par le Pentagone depuis au moins 2001 et doté d’une enveloppe de 239.9 millions de dollars en 2011.

Pour le Pentagone, la maîtrise des technologies liées au vol hypersonique est crucial dans la mesure où cela permettrait de développer de nouveaux appareils susceptibles de donner un avantage militaire conséquent.

Dans le cas du programme X-51, qui a coûté 2 milliards de dollars, l’idée est de pouvoir mettre au point, à terme, des drones de reconnaissance capables d’assurer les missions qui étaient celles du SR-71 Blackbird, voire des avions pouvant parcourir de longues distances en un minimum de temps (à Mach 6, le trajet Paris-New York se fait en une heure…). Quant au CPGS, il vise à donner la capacité de frapper une cible n’importe où dans le monde, et cela rapidement.

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