Le chef du Pentagone s’inquiète des attaques « Green on Blue » en Afghanistan

Depuis le début de cette année, sur les 289 militaires de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) qui ont perdu la vie en Afghanistan, 37 ont été victimes de ce que l’on appelle des attaques « Green on Blue », c’est à dire commises par des soldats ou des policiers afghans contre la coalition dirigée par l’Otan.

Le taux de pertes liées à ces attaques est ainsi passé de 18% en mars dernier à 13%. Cela étant, la semaine passée, 7 militaires de l’Otan ont été tués au cours de trois incidents distincts, revendiqués par les insurgés taliban.

Au total, 27 attaques « Green on Blue » ont été recensées par l’ISAF, qui, jusqu’à présent, a cherché à minimiser le phénomène. Car outre les pertes qu’ils provoquent, ces incidents sont de nature à saper la confiance que les militaires de la coalition portent à leurs homologues afghans.

« Ce que nous avons identifiés, c’est que la plupart de ces incidents ont été causés par des griefs personnels et des situations de stress », a fait valoir le général Günter Katz, porte-parole de l’ISAF. « Mais ces faits isolés ne reflètent pas la situation sécuritaire générale en Afghanistan. A l’heure où nous parlons, 500.000 soldats et policiers travaillent ensemble pour contribuer à un Afghanistan plus sûr et plus stable » a-t-il ajouté, en estimant que cela n’affectera pas « le processus de transition ».

Mais pour le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, il y a au contraire des raisons de s’inquiéter. « Je suis très préoccupé par ces incidents, parce que des vies sont perdues et en raison des dégâts potentiels pour notre partenariat avec les forces afghanes » a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse, le 14 août.

« Les taliban recourent à cette tactique pour créer le chaos parce qu’ils ne sont plus en mesure de reconquérir le terrain perdu et quand ils ne sont pas à l’origine de ces attaques, ils les revendiquent » a-t-il ajouté.

Cela étant, les troupes de l’ISAF ne sont pas les seules à être confrontées à ce type de menace. Ainsi, le 11 août, 11 policiers afghans ont été tués par un homme portant leur uniforme, dans la province de Nimroz. « L’enquête initiale montre que le tireur était un taliban infiltré. Il a aussi été tué par la police » a indiqué le gouverneur. En procédant de la sorte, les insurgés tentent de dissuader d’éventuelles recrues de s’engager au sein des forces de sécurité tout en cherchant à saper la confiance que se doivent mutuellement des frères d’armes.

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