Le système FELIN est encore perfectible

Le premier engagement opérationnel du système FELIN (Fantassin à équipements et liaisons intégrés) en Afghanistan n’a pas fait l’objet d’énormément de publicité de la part du ministère de la Défense.

Cela étant, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Bertrand Ract-Madoux, a évoqué ce système de combat individuel conçu par Sagem lors de son audition par la Commission Défense de l’Assemblée nationale.

Après avoir rappelé les avantages que procure cet équipement (protection, système ostéophonique qui permet de manoeuvrer en silence, augmentation de la porté de tir de 200 mètres, etc…), le CEMAT a affirmé que « son système de vision a permis d’améliorer, non seulement la détection de l’adversaire, mais aussi la communication de sa position grâce à un nouveau système d’information qui, comme tout nouveau système est encore perfectible. » Et si ce dernier est « perfectible », cela voudrait-il dire qu’il n’a pas donné entière satisfaction?

Par ailleurs, le général Ract-Madoux a pointé un problème : la masse trop importante des équipements du FELIN, en raison notamment de la protection balistique qu’il offre aux combattants. « Il pèse lourd, quel que soit le matériau utilisé » a-t-il indiqué. « En Afghanistan, on a atteint certaines limites puisque des soldats portaient jusqu’à 50 kilos sur le dos, par 40 degrés à l’ombre. La préparation sportive et musculaire a d’ailleurs été adaptée en conséquence » a-t-il expliqué.

« Comme nous, les Américains réfléchissent à des solutions plus performantes, en particulier des piles électriques plus légères et plus autonomes, car il faut aujourd’hui porter sur soi des piles de rechange » a encore ajouté le CEMAT.

Justement, une autre limite se situe au niveau des batteries du système, notamment lorsqu’il est utilisé dans des conditions météorologiques extrêmes. Par temps très froid, l’autonomie de ces dernières s’en trouve diminuée, selon le numéro d’avril de Pamir News, édité par les forces françaises en Afghanistan.

Pour autant, l’utilisation de cet équipement paraît globalement positive et il apporte une réelle plus-value dans les opérations, ne serait-ce que sur la géolocalisation des combattants, les communications, qui permettent au commandement de mieux apprécier la situation sur le terrain et de prendre les bonnes décisions et les capacités de détection des mouvements de l’adversaire.

« Même si le programme FÉLIN est bien né, nous ne cessons de l’adapter au retour d’expérience » a fait valoir le général Ract-Madoux. « Certaines améliorations seront ainsi portées sur les prochaines tranches de livraison. Les derniers régiments seront donc équipés de systèmes FELIN revalorisés » a-t-il ajouté.

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