Les Etats-Unis suspendent leur aide militaire au Rwanda

Depuis quelques mois, d’anciens rebelles tutsis du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés à l’armée congolaise depuis un accord de paix signé en mars 2009, se sont mutinés au Nord-Kivu, une région de la République démocratique du Congo (RDC).

Réunis au sein du groupe M-23, ces rebelles ont lancé des offensives contre les Forces armées de la République du Congo (FARDC), notamment dans le secteur de Goma, la capitale du Nord-Kivu, forçant les hélicoptères de la MONUSCO, la mission des Nations unies, a intervenir pour protéger les populations civiles. Les violences ont, jusqu’à présent, fait déplacer 200.000 personnes, dont 20.000 ont trouvé refuge au Rwanda et en Ouganda.

En juin dernier, un rapport des Nations unies a affirmé que les rebelles du M-23 étaient soutenus par des responsables militaires rwandais, dont les généraux James Kabaebe et Charles Kayonga, respectivement ministre de la Défense et chef d’état-major des armées. Et même si Kigali a rejeté les conclusions de ce rapport, ce soutien a conduit les Etats-Unis à revoir l’aide militaire qu’ils fournissaient jusqu’alors au Rwanda.

Ainsi, le 22 juillet, un porte-parole de la diplomatie américaine a annoncé l’intention de Washington de « plus continuer à fournir le financement approprié pour l’aide militaire (au Rwanda) durant l’année fiscale actuelle ». Les 200.000 dollars qui devaient servir à financer une école militaire rawandaise devraient être affectés ailleurs.

« Le gouvernement des Etats-Unis est gravement préoccupé par les preuves selon lesquelles le Rwanda est impliqué dans la fourniture d’un soutien aux rebelles congolais, dont le M23 » a précisé le porte-parole du département d’Etat, qui a aussi indiqué que Washington agi « activement aux plus hauts niveaux pour demander au Rwanda de cesser son soutien au M-23 », lequel « menace de déstabiliser la région ».

A Kigali, l’on défend toujours la même ligne en affirmant que la décision américaine est motivée par de « mauvaises informations ». « Bien que nous respections les droits des partenaires qui participent à notre développement, nous disons clairement à nos amis de Washington et d’ailleurs que cette décision repose sur de mauvaises informations et est factuellement fausse » a déclaré Louise Mushikiwabo, la ministre des Affaires étrangères, selon des propos rapportés par l’AFP.

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