Le très bon retour d’expérience du VBCI en Afghanistan

Le dernier numéro de la revue Héraclès, éditée par Centre de Doctrine d’Emploi des Forces (CDEF) de l’armée de Terre, livre un retour d’expérience très positif concernant le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) en Afghanistan, où 10 exemplaires ont été déployés en mai 2010 pour armer deux sections fournies alternativement par les 35e et 92e régiments d’Infanterie (RI).

Bien évidemment, les VBCI, utilisés dans le district de Surobi et la province de Kapisa, deux zones qui étaient encore il y a peu contrôlées par la Brigade La Fayette, n’ont pas manqué d’être pris pour cibles par les insurgés afghans.

Pour ce qui concerne les tirs d’armes légères, il a été ainsi constaté que « les munitions n’atteignent pas en profondeur le blindage ». Et, au cours de l’été 2011, les VBCI ont été visés par une quinzaine de roquettes. Une seule a atteint son but. « Un des tirs aurait ricoché sur le RPG NET mais sans initier la charge active » avance l’auteur de ce Retex, un capitaine du 35ème RI.

Le RPG NET est un filet conçu par Qinetiq et monté sur un véhicule blindé qui, pour faire simple, pertube le mécanisme de mise à feu de la munition et éloigne la charge en cas de détonation.

Une des menaces principales en Afghanistan étant les engins explosifs improvisés (IED), les VBCI n’y ont pas échappé. Deux attaques de ce type ont été recensées. La première a fait long feu, la bombe artisanale ayant explosé avant le passage du blindé alors mis en oeuvre par le 92ème RI.

La seconde a « lacéré » deux pneus avant droit (le VBCI a 8 roues motrices) et soufflé le RPG NET du VBCI, ce qui ne l’a pas empêché de « rouler jusqu’à sa FOB (base avancée, ndlr) avant de repartir en mission 2 heures après ».

D’où la conclusion de l’officier du 35ème RI : « La protection offerte par le VBCI semble donc bien à la hauteur des attentes. Il faut enfin mentionner l’efficacité des Galix (ndlr, système de protection qui permet de tirer des grenades fumigènes ou défensives) pour masquer les engins et les combattants débarqués dans les phases délicates. »

Quant au canon CN25 de 25mm qui arme le VBCI, il s’avère précis et efficace, quel que soit le mode de tir utilisé (POC, Portée Optimale de Combat ou télémétrie). « Les objectifs pris à partie sont principalement des combattants protégés. Des abris ont parfois été détruits en combinant les tirs explosifs et perforants » souligne le Retex.

Avec ses 29 tonnes et son armement, le VBCI a en outre un « impact psychologique » sur les insurgés, ce qui explique la raison pour laquelle une seule roquette sur la quinzaine tirées par les insurgés sur les engins déployés a pu atteindre sa cible.  » On peut estimer que c’est en partie dû à la pression imposée au tireur par l’agressivité des tourelles » estime le document.

L’autre point fort des VBCI est leur mobilité tout terrain, ce qui leur a permis d’emprunter « le wadi de tagab et l’axe qui le longe pour intervenir au plus près des zones refuges de l’insurrection » et de « destabiliser » ainsi les rebelles en leur causant « d’importantes pertes ».

A ce jour, 400 VBCI (sur 630 commandés à un prix unitaire de 4,53 millions d’euros) ont été livrés à l’armée de Terre. Le 152ème Régiment d’Infanterie de Colmar a commencé à recevoir les siens depuis le 25 juin dernier (2 en version commandement et 16 en version combat d’infanterie). La 1ère compagnie devrait obtenir sa qualification opérationnelle avec ce type de véhicule d’ici la fin de l’année.

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