L’armée de l’Air reporte son passage au système LOUVOIS

Comme le Service de Santé des Armées, le Service des Essences des Armées (SEA), l’armée de Terre et la Marine nationale avant elle, l’armée de l’Air doit raccorder son système d’informations de ressources humaines (SIRH) Ochestra au LOgiciel Unique à VOcation Interarmées de la Solde (Louvois), lequel permet de calculer les traitements des militaires sur la base de données personnelles (participation à une opération extérieure par exemple).

Pour l’armée de Terre, ce passage à Louvois a donné lieu à de nombreuses erreurs de paiement, lesquelles ont mis en difficulté des familles de militaires. Ainsi, le ministère de la Défense a officiellement reconnu qu’il y avait eu, l’automne dernier, 10% d’erreur sur 130.000 bulletins de solde édités. Et cinq mois plus tard, en mars, il y avait encore 2,29% d’anomalies.

Pour la Marine nationale, qui est passé à Louvois en mars dernier après deux simulations, 558 cas litigieux ont été constatés et seulement 4 ont mis plus de 48 heures pour être traités.

Pour l’armée de l’Air, le raccordement de son SIRH à Louvois était prévu en septembre prochain. Seulement, il n’en sera rien car son chef d’état-major, le général Jean-Paul Paloméros, a estimé que le logiciel n’est pas encore au point. C’est ce qu’il a affirmé devant les députés de la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, le 17 juillet.

« Lorsqu’en juin, j’ai constaté que le logiciel de soldes qui devait être implanté dans l’armée de l’air au mois de septembre n’était pas suffisamment fiable, j’ai obtenu du ministre de la défense le report de son emploi en mars 2013 » a-t-il en effet affirmé.

« Je rappelle que le système actuellement utilisé par l’armée de l’air est fiable à 99 %. Le nouveau système interarmées a de grandes vertus mais doit être bien conçu. Nous l’avons déjà utilisé et en avons obtenu plus de 80 % de réussite » a expliqué le général Paloméros pour justifier sa décision. « Cet exemple montre, une fois encore, que les réformes doivent être « pilotées » sans précipitation afin que nous puissions nous y adapter au fur et à mesure tout en gardant en tête notre objectif » a-t-il estimé.

Par ailleurs, le général Paloméros a évoqué les difficultés à trouver le dernier tiers des 16.000 postes que l’armée de l’Air doit supprimer entre 2008 et 2015, soit 25% de ses effectifs.

« Les derniers milliers de postes à supprimer sont évidemment les plus difficiles à trouver ; aussi éprouvons-nous beaucoup de mal à le faire, surtout après des décisions telles que la réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN ou l’ouverture d’une base aux Émirats Arabes Unis, et compte tenu de volontés réformatrices qui sont peut-être allées au-delà du raisonnable » a-t-il déclaré.

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