3 bases aériennes et 1 régiment ont été dissous cette semaine (MàJ)

Même si la commission chargée d’élaborer le prochain Livre blanc sur la défense a été lancée le 13 juillet dernier par le président Hollande, la réforme issue du précédent document, publié il y a 4 ans, et la Révision générale des politiques publiques (RGPP) continue à s’appliquer. Ainsi, et conformément à ce qui avait été décidé en 2008 dans le cadre de la refonte de la carte militaire, trois bases aériennes et un régiment ont fermé leurs portes ces derniers jours.

Cette semaine, c’est la base aérienne 943 « capitaine Jean-Marie Auber » de Roquebrune-Cap-Martin, près de Nice, qui a ouvert le bal. La fermeture de cette unité, dont dépendait les radars situé sur le Mont Agel s’explique par l’automatisation de ce dernier. Les informations qu’il reçoit concernant la surveillance et le contrôle des aéronefs survolant le quart sud-est de la France sont désormais traitées par le Centre de Détection et de Contrôle (CDC) de Lyon, grâce au système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA).

Cela étant, le site du Mont Agel est conservé, avec près de 100 aviateurs chargés d’en assurer la maintenance, et devient un « Element Air Rattaché » (EAR) de la base aérienne d’Istres et sera soutenu par la base de défense (BdD) de Draguignan, distante de 130 km.

Désormais, la BA 943 est aux mains d’un « organe liquidateur ». L’unité de gendarmes de l’air va disparaître le 23 août prochain, et, selon Nice Matin, le Fouga Magister qui était en expostion dans la cour du quartier Gardanne, dans lequel les aviateurs s’étaient installés en 1964, sera démonté pour être envoyé probablement au Brésil.

Cette dissolution a été suivie, le lendemain, par celle de la BA 365 du Lamentin, en Martinique, qui s’est faire dans le cadre de la réorganisation des Forces armées au Antilles (FAA). Les appareils de l’Escadron de transport outre-Mer (ETOM) 00.058 avaient déjà rejoint la Guyane. Le site va devenir désormais un « Pôle aéronautique étatique » (PAE) qui accueillera les deux hélicoptères de la Marine nationale (Panther de la frégate Ventôse et Alouette III du Germinal) ainsi que l’AS350 Ecureuil de la Gendarmerie nationale et l’AS355 des Douanes. Un Casa de l’armée de l’Air y sera par ailleurs ponctuellement détaché, en fonction des besoins exprimés par l’état-major.

Autre base aérienne à disparaître : la BA 190 « sergent Julien Allain », implantée sur la commune de Faa’a, en Polynésie française. Le site ne va pas disparaître pour autant car il continuera d’accueillir un détachement Air d’une quarantaine de personnels, chargés de mettre en oeuvre deux avions Casa qui serviront pour les évacuations sanitaires ainsi que pour les missions de logistique et de surveillance. L’emprise a désormais une vocation plus « marine », avec les avions Guardian de la 25F et deux hélicoptères Dauphin de la 35F qui ont remplacé le Super Puma et le Fennec de l’armée de l’Air.

Le lendemain de la dissolution officielle, le 18 juillet, de la BA 190, c’est le Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Polynésie (RIMaP-P) qui a connu le même sort. « Il y a une certaine forme de tristesse à voir une des belles pages de l’histoire de la France et de la Polynésie se tourner, avec la dissolution de l’héritier du Bataillon du Pacifique » avait commenté, le 14 juillet, Richard Didier, le haut-commissaire de la République en Polynésie française, qui, a également exprimé des « regrets » à titre personnel.

Ce régiment avait été créé en 1916 sous l’appellation de « Bataillon mixte du Pacifique ». Envoyé en France, il s’était illustré à la bataille de Caumont. Il avait pris part aux combats de 1940 avec le nom de « Bataillon du Pacifique ». Intégré au sein de la 1ère Division des Français Libres en 1942, il s’était distingué à Bir Hakeim et lors des campagnes de Tunisie, d’Italie et de France.

En 1963, il devint le Bataillon d’Infanterie de Marine de Tahiti, puis, en 1981, le Régiment d’Infanterie de Marine du Pacifique – Polynésie. Comme aux Antilles avec le 33ème RIMa, il devient le Détachement Terre de Polynésie (DTP/ Rimap-p), avec des effectifs réduits mais en conservant toutefois les mêmes missions.

Au total, les effectifs des forces armées en Polynésie vont passer de 2.200 (chiffre de 2010) à 1.050 personnels, voire à 650 d’ici 2016. Cette baisse sera partiellement compensées par les 320 recrues supplémentaires du Groupement du Service Militaire Adapté (GSMA), qui devrait atteindre les 720 volontaires.

NB : Un lecteur assidu de ce blog a apporté des précisions au sujet du Pôle aéronautique étatique du Lamentin : deux avions F-406 (prochainement remplacés par un Beech King Air 350 doté de senseurs optiques et radars) des Douanes y sont basés en permanence, ainsi que deux hélicoptères AS-355 biturbines. Ces moyens sont à la disposition du Délégué du Gouvernement pour l’action de l’Etat en Mer pour des missions allant du SAR au Narcops.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]