Denis Allex, retenu en otage depuis maintenant 3 ans

Le 14 juillet 2009, deux officiers de la DGSE étaient enlevés en plein centre de Mogadiscio par des hommes armés. En fait, ces militaires étaient en mission visant à préparer une aide à la formation des forces de sécurité somaliennes.

Les deux hommes connurent alors des fortunes diverses. Tout d’abord, ils furent séparés. Le premier, Marc Aubrière, fut « vendu » au mouvement Hezb al-Islam de Cheikh Hassan Dahir Aweys tandis que les milicens islamistes Shebab mirent la main sur Denis Allex.

Depuis, Marc Aubrière a pu rentrer en France, après avoir réussi à fausser compagnie à ses géôlier d’une manière rocambolesque. Quant à Denis Allex, les informations le concernant sont rares. En trois ans, les Shebabs n’ont diffusé qu’une seule vidéo, en juin 2010, où il apparaît amaigri. Il faut dire que le régime que ces miliciens islamistes infligent à leurs otages – d’après les témoignages de ceux qui sont passés entre leurs mains – est sévère, l’eau étant donnée avec parcimonie alors que la chaleur est écrasante en Somalie, de même que la nourriture.

Il y a tout juste un an, Gérard Longuet, alors ministre de la Défense, avait indiqué qu’il était difficile d’avoir une idée précise de la situation de l’officier de la DGSE. « On a du mal à avoir les bons interlocuteurs » et « il y a un vrai problème technique en Somalie » avait-il affirmé, en précisant que les autorités françaises avaient des preuves « suffisamment récente » que Denis Allex était toujours envue pour « continuer à chercher avec obstination une solution ». Le problème est que les Shebabs se montrent particulièrement intransigeants et peu coopératifs…

Contrairement aux cas de journalistes qui, placés dans une situation analogue, peuvent compter sur le battage médiatique de leurs confrères, celui de Denis Allex est traité dans la plus grande discrétion par une cellule spéciale de la DGSE, comme d’ailleurs pour les 6 autres otages français détenus par AQMI au Sahel.

Mais cela n’empêche pas que les gens de la DGSE se sentent particulièrement concernés par la situation de leur camarade. « Je voudrais tant que notre collègue Denis Allex nous entende, qu’il sache que nous ne cessons de penser à lui et que nous l’attendons avec impatience » a ainsi déclaré Erard Corbin de Mangoux, le directeur de la « Piscine », à l’occasion du 30e anniversaire de la création de la DGSE, le 2 avril dernier. Et une prise d’armes a récemment eu lieu en son honneur.

Interrogé sur les ondes d’Europe1 au sujet de cette affaire, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré que Denis Allex « est vivant ». « On en a la preuve et on a des nouvelles » a-t-il ajouté, en saluant le courage de l’épouse de l’agent français.

Cette dernière, une mère de famille au courage exceptionnel car elle ne laisse rien paraître devant son entourage, a adressé un message de soutien à son mari via la station de la rue François Ier :

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