Le général Ract-Madoux craint de nouvelles pertes en Afghanistan

Ce n’est pas parce que le président Hollande a décidé de mettre un terme à la mission de combat des forces françaises déployées en Afghanistan que les insurgés ne les viseront pas. D’ailleurs, l’attentat suicide qui a été fatal à 4 militaires français en juin dernier, dans la province de Kapisa, le montre.

Aussi, le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Bertrand Ract-Madoux, a fait part de ses craintes, le 11 juillet, de voir le contingent français subir de nouvelles pertes à l’avenir.

Après 2012, a rappelé le CEMAT, l’armée française restera en Afghanistan « principalement pour des missions d’instruction et de soutien, et une compagnie d’infanterie ainsi que des hélicoptères de combat resteront stationnés dans la région de Kaboul ». Qui plus est, il y aura encore personnels chargé du rapatriement du matériel, lequel se fera au cours du premier semestre 2013.

Les risques d’attentats suicide, d’infiltrations et de « tirs fratricide » et le fait que le contingent français sera fragilisé par son retrait font craindre au général Ract-Madoux que « nous ayons encore, avant la fin de l’année, de mauvaises nouvelles », c’est à dire de nouvelles pertes, et cela en dépit des mesures de sécurité prise. « Face à des gens qui ne tiennent pas à la vie, la sécurité à 100% n’existe pas » a-t-il affirmé.

Par ailleurs, et ce n’est guère rassurant, le Pentagone a ouvert une enquête concernant les circonstances dans lesquels 6 soldats américains ont perdu la vie, le 8 juillet dernier, dans la province de Wardak. Ce jour-là, leur véhicule MRAP (Mine Resistant Ambush Protected), spécialement conçu pour résister aux mines avec un bas de caisse en forme de V pour dévier le souffle de l’explosion, a été pulvérisé par une bombe artisanale contenant a priori « une grande quantité d’explosif ».

Seulement, la violence de l’explosion pose des questions sur la nature de l’explosif utilisé, les insurgés afghans ayant l’habitude de fabriquer leurs bombes avec du nitrate d’ammonium que l’on trouve dans les engrais. Le Pentagone n’exclut pas que l’engin soit en fait un Explosively Formed Penetrator (EFP), conçu de telle manière à diriger le souffle de l’explosion vers une direction donnée. Ces bombes artisanales à effet dirigé ont notamment été utilisées contre les troupes américaines en Irak.

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