L’Otan veut plus de soldats et d’officiers féminins

En 2003, une équipe spéciale chargée d’étudier les moyens d’améliorer la diversité au sein du Secrétariat International (SI) et des personnels civils de l’Etat-major international (EMI) de l’Otan avait proposé de fixer comme objectif le nombre de femmes employées par ces deux structures, sans pour autant avoir recours aux quotas, le recrutement devant être basé sur les qualifications.

Aussi, la solution retenue a consisté à faire en sorte que les postes ouverts soient assez attractifs pour attirer les candidatures de personnels féminins qualifiés tout en assurant l’impartialité dans les processus de recrutement et de promotion. Mais cela ne concernait que le personnel civil de l’Otan.

Mais il est désormais question d’accroître le taux de féminisation des forces armées des pays membres de l’Alliance. C’est du moins la conclusion à laquelle sont arrivés les 90 responsables de l’Otan réunis à Sofia, en Bulgarie, pour une conférence portant sur la place des femmes dans le secteur de la sécurité et de la défense.

« Qu’il s’agisse de mettre un terme à un conflit, de gérer une transition ou de reconstruire un pays, le monde ne peut plus ignorer la moitié de la population » a ainsi déclaré Marie Yovanovitch, adjointe de l’assistant du secrétaire d’Etat américain aux Affaires européennes et eurasiatiques. D’où l’importance, selon elle, d’augmenter le nombre de femmes soldats et de leur ouvrir des « perspectives de promotion à des postes à responsabilité. »

« Il existe toujours des préjudices parmi les commandants des forces armées concernant le nombre de femmes dans leurs rangs et les postes qu’elles seraient autorisées à occuper » a estime Anu Anguelov, le ministre bulgare de la Défense, qui a toutefois souligné que les promotions doivent avant tout dépendre du mérite.

Chiffres à l’appui, Hilde Segers, en charge du service de l’Otan sur les perspectives des femmes (NATO Committee on Gender Perspectives, NCGP), a estimé que les pays membres doivent faire des efforts afin de surmonter la « stagnation » du nombre des femmes servant dans leurs forces armées. « L’évolution est beaucoup trop lente » a-t-elle estimé.

Comme pour le personnel civil, il n’est pas question d’instaurer un système de quotas. « Mais nous avons besoin d’objectifs, ce qui n’est pas le cas actuellement » a souhaité Hilde Segers. Déjà, en septembre 2010, l’amiral Di Paola, lancien président du Comité militaire de l’Otan, devenu ministre de la Défense en Italie, avait insisté sur la nécessité d’impliquer davantage de femmes dans les opérations de paix et la prise de décision.

Quoi qu’il en soit, la situation est plutôt contrastée dans les forces armées des pays membres de l’Otan. Ainsi, la Hongrie arrive en tête avec un taux de féminisation de 20%, la Pologne fermant la marche avec seulement 2,1%. Quant à l’armée française, elle compte dans ses rangs environ 15% de femmes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]