Exclu de l’Ecole spéciale militaire, il saisit la justice

Exclu de l’Ecole Spéciale Militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtiquidan en juillet 2011, un ancien élève officier de 23 ans, le sous-lieutenant Pierre Schydlowski, a décidé de contester la décision dont il a fait l’objet devant le tribunal administratif de Rennes, en laissant entendre que son renvoi a été motivé à cause de son orientation sexuelle.

En 2007, alors qu’il suit les cours des classes préparatoires du Lycée naval de Brest, il échoue aux sélections de l’Ecole navale de Mürwick, en Allemagne, ouvertes aux jeunes bacheliers français dans le cadre des échanges franco-allemands.

Finalement, il est reçu au concours de l’ESM Saint-Cyr puis il est sélectionné, avec quatre autres camarades, pour intégrer le cursus franco-allemand, en coopération avec l’Université de la Bundeswehr, à Munich.

Seulement, les choses ne vont pas très bien se passer en Allemagne. En novembre 2010, à la sortie d’un bar gay de la capitale bavaroise et alors qu’il est avec son ami, il est impliqué dans une bagarre au cours de laquelle, selon lui, des insultes homophobes ont été lancées.

Après avoir été mis en garde à vue, il prend 20 jours d’arrêt au motif qu’il a « provoqué une bagarre dans le centre de Munich ». Et, son homosexualité ayant été découverte par ses camarades, il affirme avoir été victime de brimades de la part de supérieur allemand. « Le capitaine a multiplié les réflexions à mon égard devant les autres, du type : ‘Vous avez baisé combien de mecs ce week-end?’ J’avais mal au ventre à l’idée d’aller dans son bureau » a-t-il confié au quotidien Le Monde.

Puis, dans la nuit du 2 au 3 juin 2011, son destin bascule : il se fait violer dans une boîte de nuit munichoise. D’après ses dires, il n’aura aucune mansuétude de la part de la hiérarchie de l’université militaire allemande. Il sombre alors dans un état dépressif qui lui vaut 5 mois d’arrêt maladie et ne se présente pas aux examens de fin d’année.

D’où la décision de l’ESM de le rapatrier en France et de le convoquer, le 21 juillet, devant son conseil d’instruction. Là, il apprend que « la poursuite de son parcours est impossible en raison de très mauvais résultats et écarts de conduite ». Il est alors affecté, en « contrat de bilan », à l’Ecole du Matériel à Bourges, le temps que le ministre de la Défense confirme son exclusion. Ce qui sera fait en mars dernier.

Pour le Sirpa Terre, les choses sont claires. « Les seuls motifs d’expulsion » de l’élève officier « sont des résultats académiques insuffisants (8 matières validées sur 30), des absences répétées en cours, et pas seulement aux examens, et un comportement atypique datant de 2010 qui ne permettait pas de maintenir un lien de confiance entre l’élève et le professeur. » Ce que Pierre Schydlowski conteste aujourd’hui.

Ce sera désormais au tribunal administratif de Rennes de se prononcer sur cette affaire, ce qui devrait prendre un an. Dans le même temps, une instruction criminelle concernant le viol dont l’ancien cyrard a été victime a été ouverte.

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