Une perte de contrôle « irrécupérable » pour expliquer le dernier accident d’un Rafale en Méditerranée

Le 2 juillet dernier, le Rafale M24, appartenant à la Flottille 12F, s’abîmait en Méditerranée, au large des côtes espagnoles. Le pilote de l’appareil avait eu le temps de s’éjecter. Récupéré sain et sauf par un hélicoptère de l’US Navy, il fut ramené à bord du porte-avions Charles de Gaulle, d’où il avait été catapulté pour une mission d’entraînement.

Cette dernière consistait en un combat rapproché avec un F-18 Hornet du porte-avions américain USS Einsenhower. Pour cela, le Rafale M24 avait été doté d’un bidon de carburant ventral et de missiles inertes Mica IR.

Depuis, l’épave du Rafale a été localisée par la Marine nationale dans un secteur où les fonds marins peuvent atteindre une profondeur de 2.000 mètres. Mettre la main sur les enregistreurs de vol permettrait d’avoir des certitudes quant aux causes de l’accident.

A ce sujet, etelon des informations publiées dans le dernier numéro d’Air&Cosmos, « le flux des réacteurs du Hornet aurait perturbé les capteurs de pression et de température situés sur le nez du Rafale, envoyant ainsi des informations incohérentes au logiciel des commandes de vol ».

Du coup, poursuit l’hebdomadaire spécialisé, l’avion serait alors « entré dans une attitude irrécupérable par le pilote », lequel a donc été contrait à s’éjecter à 3.000 pieds environ. Et d’évoquer l’hypothèse d’une « entrée dans vrille à plat », comme le F-14 de « Maverick » dans le film Top Gun.

Cependant, il est théoriquement impossible de mettre un Rafale dans une telle situation. Mais, avance Air&Cosmos, « les conditions dégradées dans lesquelles se trouvait alors le système de commandes de vol, ‘nourri’ par des informations incohérentes, pourraitent accréditer cette thèse ».

En attendant, la perte de cet avion fait que la Marine nationale ne dispose plus que de 18 Rafale M pour les flottilles 12F et 11F. Pour le moment, les 10 appareils au standard F1 qui avaient été mis sous cocon sont en train d’être portés au standard F3 à l’atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand, qui dépend du Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé). Trois nouveaux appareils sont en attente d’être livrés en 2012 et seulement deux en 2013.

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