L’exploit du sergent-chef Truchet

En mai 2010, le destin du sergent-chef Jocelyn Truchet, du 13ème Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA), bascule : le jeune sous-officier est gravement blessé par l’explosion d’un engin explosif improvisé à la sortie du village où venait de se tenir, quelques instants plus tôt, une assemblée de notables en Kapisa (Afghanistan). Seul membre de son groupe a être touché, il est évacué vers l’hôpital américain de Bagram. Et la perte d’une de ses jambes est irrémédiable.

Mais le sergent-chef Truchet est à la fois un « battant » et un passionné par la montagne et le sport. Très vite, il a voulu reprendre les activités qu’il faisait avant sa blessure. Et il se lance un défi : grimper jusqu’au sommet du Mont Blanc.

Pour cela, il a reçu le soutien de la promotion « Général Bigeard » des élèves officiers de l’Ecole militaire interarmes (EMIA) de Saint-Cyr-Coëtquidan. Et huit d’entre eux, pour la plupart issus des Troupes de Montagne, se sont engagés auprès de lui pour l’aider à relever son défi.

Au début de cette semaine, tout était prêt pour l’ascension du Mont Blanc. Seulement, comme rien ne se passe jamais comme on l’imagine, le sergent-chef Truchet et ses camarades de l’EMIA ont été contraints de revoir leurs plans à la dernière minute à causes des conditions météorologiques, et surtout de la hausse de la température qui a rendu la neige trop instable.

« La voie initialement prévue par les 3 Monts se révèle trop dangereuse à cause de conditions défavorables et nous ne souhaitons pas prendre de risques inconsidérés. Qu’à cela ne tienne le détachement reste fidèle à ses ambitions, et accomplira son ascension » a-t-on pu lire sur la page Facebook « Un blessé de l’Armée de Terre au sommet du Mont Blanc« , créée pour permettre de suivre ce projet.

Finalement, le départ a été fixé le 27 juin, à 6 heures 30 du matin, avec pour objectif d’atteindre l’arête des Cosmiques, dont l’ascension est tout aussi exigeante que celle du Mont Blanc. Et, au bout d’une course de 7 heures, l’objectif a été atteint : le sergent-chef Truchet s’est retrouvé à plus de 3.840 mètres d’altitude, sur la terrasse de l’Aiguille du Midi, avec ses compagnons de cordée. Et après avoir repris des forces, le sergent-chef Truchet est ensuite descendu avec un parapente biplace.

Maintenant, le sous-officier pense à la suite. Cet hiver, il a repris le ski, avec, a-t-il confié au Dauphiné, l’objectif de participer au Jeux Para-olympiques de 2018 en Corée du Sud. En tout cas, il nous donne une belle leçon de vie et de courage.

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