Les forces canadiennes ont besoin de nouveaux matériels pour l’Arctique

Etant donné que le changement climatique rend plus accessible la région arctique et l’exploitation des ressources naturelles que le sous-sol de cette dernière recèle, le gouvernement canadien a élaboré sa « Stratégie pour le Nord », laquelle engage les forces armées du pays à y maintenir « une présence réelle, croissante et à long terme ».

Ce changement climatique a plusieurs conséquences. La fonte des glaces permettre d’ouvrir de nouvelles routes maritimes, ce qui aura pour effet l’augmentation du trafic dans cette zone. Il est également attentu une hausse des activites criminelles liés aux trafics, des problèmes environnementaux avec l’exploitation minière. Tout cela fait que les besoins en matière de recherche et de sauvetage seront accrus. Et c’est sans oublier, selon Ottawa, la menace « d’activités militaires étrangères » et le risque terroriste.

Pour faire face à ces défis, les forces armées canadiennes ont besoin d’accroître leurs capacités dans le Grand Nord. Des investissements ont d’ores et déjà été lancés, comme le programme visant à renouveller les navires de surface de la Marine royale canadienne et il est question de construire des patrouilleurs pour 3 milliards de dollars ainsi que des brise-glace (700 millions de dollars).

Mais les emplettes des forces armées canadiennes ne vont pas s’arrêter là et les ambitions d’Ottawa suscitent l’intérêt des entreprises du secteur de la défense. A commencer par Northrop Grumman, qui souhaiterait placer un nouveau drone HALE (Haute Altitude Longue Endurance), le Polar Hawk, qui est en fait une version dérivée du Global Hawk.

Pour cela, l’industriel américain a signé un accord de partenariat avec L-3 MAS afin de proposer un appareil optimisé pour la surveillance des territoires arctiques canadiens. Pouvant évoluer à 60.000 pieds pour un rayon d’action de 22.000 kilomètres, le Polar Hawk pourrait voler pendant 33 heures, et cela, quelles que soient les conditions météorologiques. Au moins trois engins de ce type pourraient être commandés par le gouvernement canadien, pour un prix allant de 150 à 170 millions de dollars l’unité.

Un autre projet viserait à moderniser, voire à remplacer, les véhicules Bv206 Hägglunds, le véhicule blindé chenillé de haute mobilité, par le BvS10 (qui équipe aussi l’armée française) ou bien par le Bronco Nouvelle Génération, proposé par ST Kinetics, associé pour l’occasion à General Dynamics Land Systems-Canada.

Enfin, un programme qui peut paraître étonnant vise à équiper les forces spéciales canadiennes. Il s’agit de mettre au point une motoneige « furtive », hybride et électrique, qui permettrait de se déplacer en toute discrétion dans le Grand Nord.

« Le niveau de bruit d’un moteur à combustion interne ne peut être réduit à un niveau acceptable pour les missions dans le cadre desquelles la clandestinité pourrait être requise, particulièrement en raison de la propagation élevée du bruit dans l’air arctique froid et sec » est-il expliqué dans l’appel d’offres lancé par Ottawa l’an passé.

Financé à hauteur de 550.000 dollars pour sa mise au point, le prototype de cette motoneige furtive devra être en mesure de parcourir 15 km en mode électrique, à une vitesse moyenne de 20 km/h tout en étant capable de faire des pointes d’au moins 75 km/h.

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