L’armée américaine serait infiltrée par des d’islamistes

En décembre 2011, à l’antenne de la chaîne de télévision Fox News, Peter King, le président de la commission de la sécurité nationale à la Chambre des représentants, affirmait que l’armée américaine était infiltrée par « un nombre significatif de personnes », liées à des « mouvements radicaux » et susceptibles d’être « des terroristes potentiels ».

Et de préciser : « Il y a un nombre important de personnes qui se sont engagées dans l’armée (…) que nous croyons être liés à des mouvements islamistes radicaux et qui pourraient être eux-même des terroristes potentiels ». « C’est un souci de plus en plus grand » avait-il conclu.

Et ce constat avait été partagé par le Joe Lieberman, l’homologue du représentant Peter King au Sénat. Au cours d’une audience conjointes, les deux élus répétèrent que l’armée américaine l’armée américaine était « la cible privilégiée » des groupes jihadistes.

Les affirmations de Joe Lieberman et de Peter King s’appuyaient sur des informations communiquées par le FBI lors d’une audition à huis clos devant une commission conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat en décembre.

Ainsi, la police fédérale enquête sur une centaine de militants islamistes, lesquels se seraient engagés au sein de l’armée américaine. C’est du moins ce qu’a révélé la radio publique NPR, le 25 juin.

Jusqu’à présent, parmi les profils détectés, une douzaine serait considérés comme « sérieux », c’est à dire qu’il s’agit de militaires d’active, de réservistes ou encore de civils travaillant pour le Pentagone soupçonnés de planifier des attentats ou bien d’être en relation avec des responsables de mouvements jihadistes.

Au cours de ces derniers mois, plusieurs cas ont alerté de ce problème d’infiltration de l’armée américaine par des « loups solitaires ». L’un d’eux remonte à novembre 2009, quand le major Nidal Hasan, qui n’avait pourtant pas indiqué de convictions religieuses, ouvrit le feu sur ses camarades à la base de Fort Hood, au Texax (13 tués). L’enquête montra qu’il était en relation via Internet avec Anwar al-Aulaqui, un ressortissant américain devenu un des principaux responsables d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) et qui a été tué lors d’une frappe aérienne au Yémen, en septembre dernier.

Un autre est plus récent. En mai dernier, le soldat Naser Abdo a été reconnu coupable d’avoir préparé un attentat contre, là encore, la base de Fort Hood. Engagé dans l’armée américaine et affecté à Fort Campbell (Kentucky) en 2009, il avait été porté déserteur un an plus tard après la découverte d’images pédophiles dans son ordinateur. Il avait justifié sa désertion, par la suite, en affirmant refuser d’aller combattre des musulmans lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision al-Jazeera. Il fut finalement arrêté en juillet 2011, alors qu’il se préparait à passer à l’action. Des explosifs furent trouvés dans sa chambre d’hôtel, ainsi que de la littérature jihadiste.

« Par rapport aux millions de personnes dans l’armée ou travaillant pour des entreprises liées à la défense, les chiffres en question ne représentent qu’un faible pourcentage du total, mais le fait est qu’il n’y a eu besoin que d’une personne, Nidal Hasan, pour tuer treize personnes à Fort Hood et en blesser beaucoup d’autres » avait estimé le sénateur Joe Lieberman.

L’armée américaine estime à 3.500 le nombre de soldats de confession musulman parmis les 1,4 millions d’hommes qu’elle compte. Seulement, ce nombre est très certainement en deçà de la réalité, dans la mesure où bon nombre d’entre eux ne font pas état de leur religion au moment de leur engagement. D’après l’Americain Muslim Armed Forces and Veteran Affairs Council, ils seraient en fait plus de 20.000.

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