Un Casa CN-235 turc aurait été accroché par un radar syrien

Un avion de transport Casa CN-235 des forces aériennes turques aurait été accroché par le radar d’une batterie de missiles sol-air alors qu’il participait aux recherches de l’épave du RF-4E Phantom II abattu le 22 juin par l’armée syrienne

C’est du moins ce que prétend une « source diplomatique européenne », qui, citée par l’Agence France Presse (AFP), tient cette information du ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui s’est exprimé devant des diplomates des pays de l’Union européenne et de l’Otan lors d’une réunion, le 24 juin, à Ankara.

La position du CN-235 turc au moment de l’incident n’a pas été précisé, sauf qu’il évoluait vers la frontière qui sépare la Turquie de la Syrie, c’est à dire là où le RF-4 Phantom II a été abattu après avoir, a reconnu Ankara, violé l’espace aérien syrien pendant trois minutes.

Ce que conteste Damas, pour qui l’incursion de l’appareil turc aurait duré au moins 5 minutes. Il sera compliqué de savoir qui a raison sur cet aspect de l’affaire dans la mesure où la Turquie n’a pas signé, en raison de ses différends avec son voisin grec, la Convention de Montego Bay de 1982 sur le droit de la Mer, laquelle définit les zone économique exclusive (ZEE).

Quoi qu’il en soit, pour les autorités turques, le RF-4 a été abattu dans l’espace aérien internantional et il n’était pas armé étnt donné qu’il effectuait une mission d’entraînement et un test radar.

Seulement, des experts russes, dont le pays est un proche allié de la Syrie, ont estimé, selon l’agence Ria Novosti, que le Phantom effectuait « selon toute probabilité » un vol visant « à tester les systèmes de DCA syriens dans le but de mettre à jour ses éléments », selon Saïd Aminov, rédacteur en chef de la revue Vestnik PVO. « L’avion volait à basse altitude, et c’est un des éléments clés de la violation de tout système de défense antiaérienne » a-t-il ajouté.

Pour Igor Korotchenko, du Centre d’analyse des ventes d’armes internationales, l’objectif de la mission était « de forcer les moyens de visée des batteries syriennes à se déclencher, d’activer les stations radar, et peut-être de provoquer leur basculement en régime de combat. »

Par ailleurs, le ministre syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, a livré la version de Damas au sujet de l’incident concernant le RF-4 turc. Ce dernier aurait donc « violé l’espace syrien, les défenses aériennes syriennes ont riposté et (l’appareil) s’est abîmé à l’intérieur des eaux territoriales syriennes. Ce qui s’est passé est une violation flagrante de la souveraineté syrienne ».

Et le responsable de préciser comment le RF-4E a été abatu: « c’est un canon mitrailleur anti-aérien (d’une portée de 2;5 km) qui a fait tomber l’avion turc, et il n’y a pas de radar dans cette arme ». Et selon lui, les débris de l’avion remis à la Turquie le prouvent.

Quant à la réunion que prévoit d’organiser l’Otan à la demande d’Ankara, le ministre syrien a prévenu. Si il s’agit de « calmer la situation (…), nous leur souhaitons bonne chance. Mais si l’objectif est une agression, nous leur disons que le territoire, l’espace aérien et les eaux syriens sont sacrés pour l’armée syrienne, tout comme le territoire turc (…) est sacré pour l’armée turque » a-t-il affirmé.

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