Avion turc abattu : L’Otan va tenir une réunion

A la demande de la Turquie, l’Otan va tenir une réunion le 26 juin prochain afin d’évoquer les circonstances dans lesquelles un avion de type RF-4E Phantom II turc a été abattu par la défense aérienne syrienne, il y a deux jours.

« Nous prévoyons que la Turquie fera une présentation sur ce récent incident » devant les ambassadeurs des pays membres, a expliqué Oana Lungescu, la porte-parole de l’Otan.

Selon l’article 4 du traité de l’Alliance atlantique, il est prévu la tenue de consultations « chaque fois que (…) l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties est menacée ». En avril dernier, et afin de protéger sa frontière après des tirs syriens, le Prermier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan avait menacé d’avoir recours à l’article 5, lequel stipule qu’une attaque armée contre l’une de parties de l’Otan est considérée comme étant dirigée contre tous les autres membres.

Pour rappel, l’Otan a fait savoir, et cela à plusieurs reprises, qu’il n’était pas question pour elle d’intervenir militairement en Syrie, comme elle l’avait fait l’an passé en Libye.

Bien que RF-4E est un appareil de reconnaissance, dont l’équipage n’a pas encore été retrouvé, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a assuré qu’il effectuait une mission d’entraînement et d’essai d’un système radar quand il a été abattu, à environ 13 milles nautiques de la Syrie, au-dessus des eaux internationales.

L’avion « n’a montré aucun signe d’hostilité envers la Syrie et a été abattu 15 minutes environ après avoir violé momentanément l’espace aérien syrien » a admis Ahmet Davutoglu. « Les radars turcs ont demandé aux deux pilotes de l’appareil de quitter l’espace syrien, mais qu’aucun avertissement n’est venu de la Syrie » a-t-il encore précisé.

Par ailleurs, Ahmet Davutoglu a mis en garde Damas, avec qui, il y a encore peu, Ankara entretenait de bonnes relations. « Personne ne peut se permettre de mettre à l’épreuve les capacités (militaires) de la Turquie » a-t-il lancé, après avoir prévenu la Syrie de ne pas « défier militairement » son pays.

Du côté de Damas, l’on fait valoir que le Phantom turc a été abattu « à l’intérieur de l’espace aérien syrien » et qu’il s’agissait dès lors « d’un incident et non d’une agression ». « Nous avons exercé notre droit de défense. Il n’y a pas d’animosité entre nous et la Turquie, mais une tension politique » a affirmé Jihad Makdessi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Al-Watan, proche du régime.

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