Les patrouilles de femmes gendarmes ne seront pas remises en cause après le drame de Collobrières

Après l’assassinat de deux gendarmes féminins lors d’une intervention à Collobrières (Var), le 17 juin dernier, le Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général Jacques Mignaux, a assuré qu’il n’est pas question de remettre en cause « la place des femmes » au sein de l’Arme qu’il commande, au cours d’un entretien publié le 22 juin par Le Parisien.

A la question de savoir « pourquoi cette patrouille était (…) composée de personnels uniquement féminins », le DGGN s’est écrié « pourquoi pas! ». « Les femmes gendarmes ont eu un long parcours pour être reconnues dans notre corps. (…) Aujourd’hui, on ne discrimine pas. Une femme vaut un homme et un homme vaut une femme » a expliqué le général Mignaux.

« Des femmes gendarmes m’ont fait savoir qu’elles s’opposaient à une remise en cause de leur place en gendarmerie avec la perspective éventuellement de quotas ou de nouvelles normes d’encadrement. Ce serait leur faire injure », a encore ajouté le DGGN, qui a souligné que les « les deux gradées disparues étaient des professionnelles expérimentées » et que « deux hommes auraient pu être surpris de la même manière ». Et d’insister : « Ce drame ne remet pas en cause la place des femmes dans la gendarmerie ».

Alors que « 65.000 personnels territoriaux » couvrent « jour et nuit 95% du territoire », le général Mignaux a en outre rappelé, qu’en 2011, 1.439 gendarmes avaient été victimes d’agression. « Un chiffre en augmentation régulière » a-t-il déploré.

Le DGGN a admis que les « patrouilles sont vulnérables ». « A deux, on est léger, c’est un dispositif faible » a-t-il estimé. Pour autant, il n’est pas question d’en doubler les effectifs car cela « voudrait dire qu’il y aurait deux fois moins de patrouilles sur le terrain » a-t-il avancé.

Aussi, il est nécessaire de renforcer la protection des gendarmes sur le terrain. Manifestement, le gilet pare-balles est insuffisant, dans la mesure où le tueur des deux femmes gendarmes a tiré « en dehors des zones protégées ». Deux pistes sont donc privilégiées, selon le DGGN : la généralisation de « l’emploi des pistolets à impulsion électrique », qui serait « dissuasive » tout en permettant une « riposte graduée » (mais seulement 3.000 sont en dotion actuellement…) et l’amélioration des moyens de communication. « Nous sommes en train de nous équiper en radios plus puissantes pour donner l’alerte en toute circonstance » a indiqué le général Mignaux.

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