L’hommage aux deux femmes gendarmes tombées en mission a été rendu à Hyères

Après le choc et l’émotion, le temps était au recueillement, ce 22 juin, à Hyères, où un hommage national a été rendu à l’adjudant Alicia Champlon et à au maréchal des logis-chef Andrey Bertaut, deux femmes gendarmes abattues il y a 5 jours à Collobrières (Var), par homme ayant déjà été condamné à 9 reprises, notamment pour des violences contre les représentants des forces de l’ordre et des affaires de stupéfiants.

En présence de plusieurs milliers de gendarmes, d’anonymes et d’élus, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a présidé cette cérémonie empreinte d’émotion et de dignité. Dans le même temps, toutes les gendarmeries de France ont été ouvertes au public pour associer la population à cet hommage. Une première.

« Le 17 juin, deux gendarmes sont tombées. La République pleure, car la République est endeuillée. La justice fera son oeuvre. Aujourd’hui, c’est le temps du recueillement » a déclaré le ministre, lors de l’éloge funèbre qu’il a prononcé à la mémoire des deux jeunes femmes.

« Aujourd’hui, c’est la grande institution, mais aussi la grande famille qu’est la gendarmerie nationale, qui est en deuil », a-t-il poursuivi, soulignant que les missions des gendarmes relèvent de « l’imprévu qui peut aller jusqu’au pire ».

A l’issue de son discours, conclu par des « mots d’une grande tristesse et de grande fermeté », Manuel Valls a décoré les deux sous-officiers de la Légion d’Honneur et de la Médaille militaire à titre posthume.

A Paris, lors du Conseil des ministres, le président Hollande, qui était représenté à Hyères par Alain Zabulon, son directeur de cabinet adjoint, a également rendu un « hommage appuyé » aux militaires tuées dans le Var et exprimé sa « solidarité mais aussi sa confiance à l’égard des forces de l’ordre. »

Par ailleurs, une marche blanche sera organisée à partir de 18 heures, ce 22 juin, à Collobrières, ce village de 2.000 habitants où le drame s’est produit. Et une messe à la mémoire des deux femmes gendarmes sera célébrée à Notre-Dame-des-Victoires par le père Wilson Qintero, le curé de la paroisse. « Il va falloir savoir pardonner pour trouver la paix » a-t-il expliqué à l’envoyé spécial du Parisien. Mais comme le dit un proverbe, « le pardon ne guérit pas la bosse »…

Quant au tueur des deux gendarmes, Abdallah Boumezaar, qui a reconnu les faits, il a été mis en examen et écroué pour « homicide volontaire et assassinat ». Il devait être convoqué le 8 juillet par le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), dont la mission est de prévenir les récidives. Sa compagne, présente au moment des faits, est également poursuivie pour « complicité et dissimulation de preuves ».

Photo: MCH Audrey Berthaut, à gauche; ADJ Alicia Champlon, à droite

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