Le 402ème Régiment d’Artillerie a été dissous

Il ne restera du 402ème Régiment d’Artillerie (RA),  à Châlons-en-Champagne, qu’un rond-point portant son nom, orné de reproductions de missiles sol-air Hawk, lesquels étaient le système d’armes qu’il mettait principalement en oeuvre.

Pour le maire de Châlons, Bruno Bourg-Broc, ces missiles qui se dressent « fièrement » parmi les fleurs doivent être vus comme étant « des outils indispensables aux missions de maintien de l’ordre et de paix accomplies par le 402ème RA sur tout les continents » et non comme des « armes agressives ou d’attaque ». « C’est un beau cadeau d’adieu » a répondu le chef de corps du régiment, le colonel Philippe Ogier.

Car depuis le 20 juin, le 402ème RA n’est plus, étant donné qu’il a été dissous, sa mission de la défense sol-air moyenne portée des forces terrestres et des installations sensibles étant confiée, à compter du 1er juillet prochain, à l’armée de l’Air.

L’origine de cette unité remonde à la Première Guerre Mondiale, avec l’apparition des premières batteries de DCA pour répondre pour contrer une nouvelle arme : l’aviation. Mais ce n’est qu’en 1923 que le régiment sera officiellement créé sous le nom de « 402ème régiment d’artillerie de défense contre aéronefs (RADCA) ».

Pendant la campagne de France de mai-juin 1940, le 402ème RADCA se distinguera en abattant une vingtaine d’avions ennemis. Mais après l’armistice, il sera dissous une première fois. Mais cette éclipse ne durera pas longtemps puisqu’il est à nouveau formé en 1947, à partir des groupes antiaériens de la Première Armée du général de Lattre de Tassigny.

Il prend part, dès 1955, aux opérations en Afrique du Nord, au Maroc d’abord puis en Algérie. Après une nouvelle dissolution, prononcée en 1962, le 402ème RAA est recrée deux ans plus tard, avec les personnels du 2ème Bataillon Hawk, formé, à Fort Bliss (Texas) et du 423ème Régiment antiaérien. Il s’établit alors à Kehl, à la frontière franco-allemande, puis dans la région de Munich, où il participe à la défense antiaérienne de l’Otan.

Pas pour très longtemps car après la décision du général de Gaulle de retirer la France du commandement militaire intégré de l’Alliance atlantique, le 402ème RA s’installe à Laon puis, en 1976, à Châlons-en-Champagne.

Par la suite, le régiment est engagé au Tchad, où il met en oeuvre, en alternance avec les 401éme et 403ème RA, une batterie Hawk qui fera mouche sur un bombardier libyen de type Tupolev 22 au-dessus de N’Djamena. Puis, comme les autres unités de l’armée de Terre, ses personnels sont envoyés sur différents théâtres d’opérations extérieurs (golfe Persique, ex-Yougoslavie, Côte d’Ivoire, Afghanistan).

Cependant, les relations entre l’armée de Terre et la ville de Châlons-en-Champagne ne se termineront pas avec cette dissolution car le 1er Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa) de Laon prendra le même chemin que le 402ème RA emprunta il y a 36 ans pour s’établir au quartier Corbineau.

Les personnels du 402ème RA seront réaffectés dans d’autres unités, à l’exception de 200 artilleurs dont le contrat est sur le point de se terminer. En outre, et à compter du 1er juillet, le 1er RAMa, déjà doté du Caesar (camion équipé d’un système d’artillerie), prendra en compte « Mistral » du régiment dissous.

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