Jean-Yves Le Drian confirme le contrat Contact et le lancement des appels d’offres du programme Scorpion

Après une séquence internationale chargée (sommet de l’Otan, conférence de Shangri-La à Singapour), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a beaucoup de dossiers à régler dans un contexte budgétaire qui s’annonce compliqué, les marges de manoeuvres financières étant limitées.

Cela étant, le nouveau ministre a récemment rappelé que, conformément à ce qu’avait promis le président Hollande quand il était candidat à l’Elysée, la Défense ne servira pas de « variable d’ajustement » budgétaire et que sa « participation au redressement des comptes publics devra être de la même ampleur que celle des autres ministères ».

Dans un entretien accordé au quotidien économique Les Echos (édition du 21 juin), et au cours duquel il a confié qu’il avait trouvé un « ministère bien tenu, aux personnels compétents, tous républicains, et d’abord au service de la nation », M. Le Drian a expliqué la méthode qu’il entend appliquer en matière de politique industrielle, en se voulant « très pragmatique ». « L’important, c’est de rester souple » a-t-il dit.

Et en dépit du contexte budgétaire, et sans attendre les conclusions du prochain Livre blanc sur la défense, attendues pour la fin de cette année, M. Le Drian a pris au moins deux décisions importantes pour l’armée de Terre. La première est de ne pas remettre en cause le contrat « Contact » (Communications numérisées tactiques et de théâtre), confié à Thales par son prédécesseur, qui l’estimait « stratégique ».

L’on s’en souvient, Bercy s’était opposé à ce contrat, ce qui avait conduit le Premier ministre d’alors, François Fillon, à trancher en faveur du ministère de la Défense. Mais Jean-Yves Le Drian partage la même analyse que Gérard Longuet.

« Le marché, de 1 milliard d’euros pour sa première phase, concerne le renouvellement des postes radio de l’armée de terre. Le projet, d’une haute valeur technologique, est incontournable pour l’adaptation de l’équipement des fantassins et des véhicules de l’armée de terre qui sont une de nos priorités. Il présente un fort potentiel à l’exportation, avec 2.000 emplois à la clef par an pour les sites de Cholet et de Colombes notamment, si les ventes à l’international sont significatives. Donc, on y va » a-t-il affirmé aux Echos.

Les postes de radio Contact seront un élément essentiel du programme de modernisation de l’armée de Terre, appelé SCORPION (Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation). Ce projet, prioritaire, vise à renouveler les équipements et les véhicules au niveau des groupements tactiques interarmes (GTIA).

Pour le moment, le contrat d’achitecture de ce programme a été confié à MARS (Maîtrise de l’ARchitecture Scorpion), une filiale commune à Nexter, Thales et Sagem. Articulé autour de 3 concepts (protection maximale, la souplesse d’action et notion de « justes effets ») et intégrant les notions de Bulle Opérationnelle Aéroterrestre (BOA) et de Numérisation de l’Espace de Bataille (NEB), ce projet suppose l’acquisition d’un millier de Véhicules blindés multirôles (VBMR) pour remplacer les vénérables VAB qui ont fait leur temps et environ 70 Engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC). Il est également question de moderniser les chars Leclerc et de trouver avec le « véhicule blindé d’aide à l’engagement » (VBAE) un successeur au VBL.

Ainsi, pour Jean-Yves Le Drian, il n’est pas la peine de connaître les orientations qui seront proposées par le prochain Livre Blanc pour aller de l’avant sur ce dossier. « Il ne faut pas attendre pour arrêter la définition du programme et lancer l’appel d’offres, vers la fin de l’année ou au début de l’année prochaine dans la mesure du possible. Je rappelle que les véhicules de l’avant blindé, les VAB, affichent près de quarante ans d’âge! » a-t-il expliqué. Et de toutefois préciser : « Le Livre blanc définira l’ampleur du programme ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]