Retour sur terre pour le X-37B, après 469 jours passés en orbite

Lancé en mars 2011, le X-47B, l’avion spatial américain sans pilote à bord, s’est posé sur la piste de la base aérienne de Vandenberg (Californie), le 16 juin, après 469 jours passés en orbite.

En 2010, un appareil du même type avait effectué un vol de 7 mois. Il s’était posé automatiquement en décembre de cette année-là. Ce qui fait que l’armée américaine a quasiment maintenu un X-37B en orbite pendant 2 ans.

Issu d’un précédent programme, appelé X-40 et conduit par Boeing Phantom Work, le X37B mesure 8,38 m de long pour une envergure de 4,57 m et une hauteur de 2,9 m. Propulsé par un moteur Pratt&Whitney Rocketdyne, il a une masse de 5 tonnes.

Mis en oeuvre par le 30th Space Wing, l’US Air Force n’a pas livré de détails sur la nature des missions de cet engin, si ce n’est qu’il a embarqué des capteurs et des équipements classés secrets. « Avec la fin de la navette, le X-37B OTV offre une capacité unique de développement de technologies spatiales réutilisables » a expliqué le lieutenant-colonel Tom McIntyre, le responsable du programme.

« Le fait que le X-37B soit non-habité permet à l’US Air Force de tester de nouvelles technologies sans les risques présents avec les autres programmes » a ajouté l’officier. Et de citer l’amélioration de la sécurité des vols spatiaux, la mise au point de systèmes de protection thermiques ou encore la production d’énergie solaire. « L’un des objectifs de cette mission était de voir jusqu’où on pouvait pousser la durée d’un vol orbital » a-t-il encore précisé.

Pour la Nasa, qui est à l’origine de ce projet, le X-37B a servi à « tester et valider des technologies dans l’environnement de l’espace et que les résultats vont permettre de construire un vaisseau de secours et de transport d’astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) ».

Seulement, ces explications sont loin de convaincre tout le monde, d’autant plus que les responsables de l’US Air Force ont été avares, du moins jusqu’ici, de commentaires sur le X-37B. « La mission » de cet engin « est un succès spectaculaire » confiait, en avril dernier, le général William Shelton, le chef de l’US Air Force Space Command. « Mais je ne m’étendrai pas sur les détails de la mission » avait-il ajouté.

Certains ont affirmé que le X-37B avait été mis en orbite à des fins de renseignement, pour mettre au point un programmed’arme spatiale ou encore pour surveiller la station orbitale Tiangong-1, à laquelle un vaisseau Shenzhou, avec à son bord la première femme chinoise taïkonaute, le major et pilote de chasse Liu Yang, et deux autres hommes, vient de s’amarrer avec succès, ce 18 juin.

D’ailleurs, la Chine aurait également lancé un projet similaire à celui de l’US Air Force, avec le drone spatial réutilisable « Dragon Divin » (Shen Long), dont un premier essai aurait récemment été réalisé selon Andrew Erikson, un analyste spécialiste de la Chine au Naval War College. A la différence du X-37B, cet appareil est largué à 10.000 mètres d’altitude par un bombardier Xian H-6, une copie du Tupolev 16 russe.

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