L’Arabie Saoudite veut entre 300 et 600 chars Leopard supplémentaires

S’il y a un pays où les régiments de chars de combat n’ont pas la crainte de disparaître, c’est sans doute l’Arabie Saoudite. L’an passé, l’on apprenait que Riyad avait l’intention de commander auprès de Berlin 270 Leopard 2A7+, un blindé adapté aussi bien au combat urbain qu’aux conflits de basse et haute intensité, avec une protection renforcée contre les engins explosifs improvisés.

L’éventualité de ce contrat provoqua une polémique outre-Rhin, pour au moins deux raisons : l’Arabie Saoudite est un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme et cette vente aurait été de nature à compromettre la sécurité d’Israël, à laquelle l’Allemagne est attachée au point de céder à l’Etat hébreux des sous-marins à des conditions plus que très avantageuses.

Cependant, à l’automne 2010, le prince saoudien Khaked ben Sultan s’était rendu à Madrid pour évoquer l’achat de 200 à 270 chars lourds Leopard 2E, construits à Séville par le groupe General Dynamics-Santa Barbara. Seulement, pour cela, il fallait l’autorisation de Berlin pour exploiter les brevets liés à ces blindés conçus par les industriels allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall.

Selon Bild am Sonntag, qui s’appuie sur des sources industrielles et gouvernementales, un accord serait sur le point d’être trouvé d’ici le 20 juillet prochain, c’est à dire avant le ramadan. Les 270 Leopard seraient donc assemblées en Espagne par General Dynamics/Santa Barbara, sous licence allemande.

L’opportunité de ce contrat ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement allemand. La Chancellerie et les ministères de la Défense et des Affaires étrangères y sont opposés alors que celui de l’Economie y est d’autant plus favorable que, toujours selon Bild am Sonntag, Riyad envisagerait d’acquérir non pas 270 Leopard mais entre 600 et 800, ce qui représenterait une commande de plus de 10 milliards d’euros.

« La commande saoudienne pourrait assurer l’avenir des fabricants de chars d’assaut allemands Krauss-Maffei Wegman et Rheinmetall, qui ont un besoin urgent de nouveaux marchés avec la restructuration de l’armée allemande » écrit le journal allemand. Et ce contrat mettrait les deux industriels allemands dans des conditions très favorables, dans le cadre de discussions portant sur un éventuelle rapprochement avec le français Nexter…

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